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J'ai mal à ma job
Puisque vous étiez toutes les deux à me retirer,
donc c'est à vous deux que je m'exprime.
Lorsque j'ai mal à ma job, je me dis que j'étais à ma place, tout de même.
Commençons par mon histoire avec cet endroit : il y a cinq ans j'ai été attirée ici par un hasard du destin.
Dès que je suis rentrée je savais que c'était ici que je voulais vivre.
Par la suite il y a eu des revers de fortune, comme on dit et je suis revenue par la grande porte.
Puis toi Emma par le pouvoir qui t'était conféré tu nous a mariés.
Depuis deux ans mon idée était de devenir bénévole mais surtout de faire partie de votre équipe de travail.
J'ai finalement réalisé mon rêve. Je commencerai donc par vous révéler ce qui m'a enchanté...:
Le contact humain, mon approche avec les résidents, le sentiment de faire du bien, d'apporter quelque chose de tangible.
J'ai vécu plusieurs belles interventions, cajoler, rassurer, écouter, s'amuser. Parfois en entrer une ou un à l'hôpital....
J'ai même été vissé une poignée de porte, un soir, avec un couteau, super heureuse de ça !
J'ai adoré travailler à Noel, donner de l'amour, c'est ma force....
Le moins positif maintenant :
- j'ai essayé à plusieurs reprises de faire partie des meubles, comme on dit, de m'intégrer à l'équipe mais on ne m'y encourageait pas trop.
Il y avait toujours un malaise quelconque, mais j'ai assumé...
- Pas le droit d'aller me chercher un café derrìère le comptoir alors que les autres, oui, donc j'ai assumé...
- Me faire engueuler comme une bonne à rien par un infirmier noir du pavillon, au téléphone et en personne, pour lui je n'étais qu'une niaiseuse, mais j'ai assumé ça m'a blessée énormément.
De vieilles blessures de guerre ont remonté à la surface et j'ai encore du travail à faire sur moi et c'est tant mieux, j'assume.
- Je ne vous raconterai pas ma vie mais pour moi ça relève du miracle que je sois qui je suis maintenant...
- Le plus grand malaise, je l'ai vécu avec toi, Emma, sans trop savoir pourquoi mais on aurait pu couper cette brume au couteau....
J'aurais apprécié que tu me le dises franchement, ce qui te tombait sur les nerfs. Je suis quand même parlable.
- Lorsque je travaillais des huit heures durant sans personne pour me remplacer, pour manger, alors que j'en voyais d'autres passer avec des cabarets et prendre le temps, j'ai assumé...
- Une des dernières blessures, lorsqu'à ton assemblée générale, tous les noms d'employés étaient affichés sur l'écran mais pas le mien.
- Et évidemment la façon un peu cavalière de me congédier avec une excuse qui ne tient pas la route puisque les heures que je ne fais pas d'autres doivent les assumer.
Pourquoi m'exprimer aujourd'hui : parce que les non-dits grugent la santé mentale et physique.
Voila sans rancune et vous savez je suis quand même fière de mon expérience.
Emma tu n'es plus du tout celle que j'ai connue, tes raisons sont certainement toutes bonnes, mais parfois
tu m'inquiètes.
Louisa je ne pourrai jamais oublier ta douceur, ton sourire, une main de fer dans un gant de velours.
Écoutez les filles je vous dis tout ceci parce que je vous aime énormément.
Y a quelque chose qui se passe ici, je ne sais quoi mais il y a un laisser aller inquiétant..
Sincèrement MarieGin