TOI MON CHER INCONNU…
Tu n’as fait que passer dans ma vie mais tu m’as tant appris!
Tu avais le cœur de toutes les saisons…
Et moi, j’y ai vu la plus belle, la saison de l’amour…
Nous avions le même âge, blessés par la vie au même endroit, au plus profond.
Nous étions enfermés, verrouillés dans cette cage où les oiseaux cherchent un nouvel envol…
Un jour tu t’es t’envolé mais pas très loin…
Par le carrelage d’une fenêtre, je t’ai reconnu…
Cheveux noirs très longs dansant sur tes épaules, tes yeux si bleus couleur d’éternité, une silhouette ne cherchant qu’un peu de liberté frappant sur une balle rien que pour le plaisir…oui, c’était bien lui…
Ma seule pensée le rejoindre…
Il s’était écoulé plusieurs jours, j’ignore combien? Les calendriers ne tapissaient pas les murs et l’heure n’était là que pour mieux me tromper!
Interminables journées où mon âme se languissait en longueur! Serais-ce, toi, l’inconnu, qui m’habitait discrètement l’esprit?
Je n’en sais rien. Il était beaucoup trop tôt pour répondre à cette question?
Vint ce jour pour moi, je fus libérée à mon tour de cette cage et de ses chaînes!
Mon âme assoiffée de tendresse recherchait le bel inconnu à nouveau…
Le printemps était bien là et je respirais à pleins poumons cet air printanier comme si c’était la première fois dans cette cour où les cœurs déambulaient bien plus que vivre pleinement!
Mais il me semblait que si je trouvais un peu de tendresse, le creux de mon cœur se guérirait petit à petit à petit de cette solitude engendrée par les malheurs de la vie.
J’étais sur le point de laisser mes recherches lorsque je sentis un coup de vent près de moi. Oui, c’était bien lui, l’inconnu…
Cet inconnu qui avait fui mon regard auparavant presque de peur, se tenait près de moi, enfin!
Je n’avais qu’une question en tête et je réussis à la verbaliser tout haut : « Veux-tu être mon ami? » Presque stupéfait mais ravi à la fois, il me répondit : « Mais oui » avec un sourire que mon cœur aurait voulu peindre.
Jusqu’à ce moment nous ignorions nos prénoms, notre situation, enfin tout! Et pourtant nous goutions déjà au bonheur. :Un simple bonheur frais, tout neuf qui pointait le bout de son nez mais qui n’aurait jamais de fin.
À partir de ce jour, deux doigts de la main n’auraient pu être plus proches. La tendresse tissait jour après jour une toile invisible dans notre cœur. Des gestes d’une telle simplicité comme celle qu’il me dessine une toute petite fleur sur la main et ne pas vouloir l’effacer, un petit baiser à la sauvette sur la joue, son rire devenu une musique pour moi, ces brèves confidences échangées, un tas de petites choses qui en cinq semaines seulement avaient soudé des forts liens.
Il m’apprit le son de la flûte transversale avec Zamfir et il jouait lui-même de la flûte à bec.
Lorsque je partais en congé de fin de semaine, il m’attendait avec sa flûte dans le coin de l’escalier! Pour moi, c’était si romantique!
Nous prenions nos repas ensemble à la cafétéria, nous prenions de longues marches derrière ce bâtiment si froid. On nous voyait toujours ensemble. Nous faisions même des exercices de relaxation ensemble.
Oui, en peu de temps, nous sommes devenus inséparables. Mais nous savions tous les deux que j’étais déjà engagée et rien ni personne ne pouvait briser cet engagement.
Mais ce que je sais, c’est que cet inconnu a réussi à mettre encore une fois de la tendresse, de la douceur au moment où je pensais que je ne retrouverais « JAMAIS » ces sentiments.
À toi, mon cher inconnu, je souhaite que tu aies trouvé la paix et le réconfort dans ton ciel car tu as mis une si belle rose dans mon cœur!
MERCI BEAUCOUP
Yolande Saint-Hilaire
18 janvier 2017