On ne voit pas le temps passer
On se marie tôt à vingt ans,
Et l'on attend pas des années,
Pour faire trois ou quatre enfants,
Qui vous occupent vos journées,
Entre les courses et la vaisselle,
Entre ménage et déjeuner,
Le monde peut battre de l'aile,
On n'a pas le temps d'y penser.
Faut-il pleurer, faut-il en rire,
Fait-elle envie ou bien pitié,
Je n'ai pas le cœur à le dire,
On ne voit pas le temps passer.
Une odeur de café qui fume,
Et voilà tout son univers,
Les enfants jouent, le mari fume,
Les jours s'écoulent à l'envers,
A peine voit-on ses enfants naître,
Qu'il faut déjà les embrasser,
Et l'on n'étend aux fenêtres,
Qu'une jeunesse à repasser.
Faut-il pleurer, faut-il en rire,
Fait-elle envie ou bien pitié,
Je n'ai pas le cœur à le dire,
On ne voit pas le temps passer.
Elle n'a vu dans les dimanches,
Qu'un costume frais repassé,
Quelques fleurs ou bien quelques branches,
Décorant la salle à manger,
Quand toute une vie se résume,
En million de pas dérisoires,
Prise comme marteau et enclume,
Entre une table et une armoire.
Faut-il pleurer, faut-il en rire,
Fait-elle envie ou bien pitié,
Je n'ai pas le cœur à le dire,
On ne voit pas le temps passer.