Ensuite, contre le frère aîné, Ahmed Shafia, qui espionnait et terrorisait ses soeurs
Puis, contre la mère Tooba, qui a regardé son mari et son fils noyer ses ...
extraits des interrogatoires subis par Ahmed, Tooba et Mohammad Shafia. ...
La direction de leur école secondaire (Antoine-de-St-Exupéry)


Sahar (17 ans) et Geeti Shafia (13 ans) ainsi que Rona Amir Mohamed (50 ....
Originaire d'Afghanistan, la famille Shafia a vécu à Dubaï et aux Émirats arabes unis où le père Shafia a fait fortune dans l'immobilier. Elle a immigré au Canada et s'est installée dans l'arrondissement Saint-Léonard à Montréal en 20071.En 1979 ou 1980, Mohamed Shafia épouse Rona Mohamed dont on découvre plus tard qu'elle est stérile. En 1989, il prend pour deuxième femme Tooba Yahya qui donne naissance à sept enfants. Rona joue un grand rôle dans leur éducation et élève les enfants comme s'ils étaient les siens. Lorsque la famille a immigré au Canada, Rona a été présentée comme une cousine parce que le mariage polygame y était interdit.
Dubaï, l'un des sept Émirats arabes unis, avec ses infrastructures délirantes et ses hôtels ultra-luxueux, s’est imposée dans les catalogues des tour-opérateurs. Dubaï oui, mais les autres Émirats ? Certains ont peut-être eu une correspondance à Abu Dhabi. Mais qui connaît Sharjah, Ajman, Umm al-Qaïwain, Ras al-Khaïma, Fujaïrah ?La modernité de Dubaï et d’Abu Dhabi, capitale du pétrole, est effarante. Les deux villes se livrent à une course effrénée aux plus hauts buildings, aux projets les plus fous, aux événements sportifs les mieux dotés. Le high-tech et la consommation sont les nouvelles religions. Le miracle du libéralisme, permis par l’envolée des cours de l’or noir et l’importance des réserves (les 6e ou 7e au monde), a vu les Émirats arabes unis passer en un demi-siècle de région parmi les plus pauvres de la planète à l’une des plus riches. La population, estimée à 86 000 habitants en 1961, a parallèlement explosé avec l’immigration, multipliée par plus de cinquante !
Sous leur parure étincelante, les Émirats arabes unis offrent une autre perspective : celle d’un territoire pétri de conservatisme, où l’essence musulmane et patriarcale reste intacte, un pays où règnent la charia et les émirs.
Dans les plus petits des Émirats arabes unis, excepté Sharjah, les gratte-ciel sont encore bien timides.
Rona Amir Mohammad rêvait de vivre plus librement, mais elle avait peur de fuir, de crainte de s'attirer les foudres de son mari, et ternir l'honneur de la famille..
Écrit dans le dialecte persan du dari, le journal se penche sur les relations complexes au sein du ménage Shafia.
Comment, par exemple, les deux épouses définissaient leur rôle respectif dans la maison et quelle incidence cela avait sur les enfants. Rona connaissait bien les aléas de la polygamie. « Ma mère était la seconde épouse de mon père », écrit-elle dans son journal, tout en expliquant comment elle en était venue à rencontrer Mohammad Shafia tout juste après avoir terminé sa 11e année à l'école. « Shirin Jan, qui était une parente éloignée du côté de mon père, était venue à la réception de mariage de mon frère et m'a vue assise là, tranquille et soumise, raconte-t-elle dans son journal. Elle a demandé ma main, pour me marier avec le fils qu’elle avait eu avec son premier mari. Après avoir visité notre maison à quelques reprises, elle nous a tous invités à sa maison afin que son fils puisse avoir un bon aperçu de moi. Après notre visite, son fils a annoncé son consentement. » Rona et Mohammad se sont mariés deux ans plus tard à l'Hôtel Intercontinental de Kaboul, qui était l’établissement le plus luxueux de la capitale afghane à l'époque.
«Après le mariage, ma vie est tombée sur une pente descendante, jusqu'à ce jour où je vous écris ces mémoires», se plaint-elle. Cette confidence est datée du 8 avril 2008, soit 15 mois avant sa mort.Rona était la première femme de Mohammad. a eus avec sa seconde femme, Tooba. Rona a dû subir un mariage sans amour et a demandé en vain à son mari de lui accorder le divorce. Les frères et les sœurs de Rona affirment qu'elle craignait pour sa vie dans les jours qui ont précédé sa mort. Tooba, la seconde épouse, la considérait comme une servante de la famille. Selon des témoins, le passeport et les documents d'identité de Rona étaient entre les mains des Shafia, ce qui l'empêchait de fuir vers un autre pays où elle aurait de la famille
Tooba Yahya, mère de trois des quatre victimes et deuxième femme de Mohammad Shafia, « Croyez-moi, je ne savais pas que Shafia avait décidé de les tuer.
Je le jure », dit-elle. Elle ajoute que Muhammad Shafia avait déjà dit à son frère qu'il voulait tuer sa fille Zainab.
La possible grossesse de Sahar Shafia n'est pas le seul élément embarrassant de la vie des enfants Shafia qui est resté dans l'ombre au cours du procès, selon M. Tripp. Dans l'ouvrage, il révèle notamment que le personnel de l'école islamique fréquentée par l'un des fils Shafia, lorsque la famille vivait à Dubaï, a trouvé de la pornographie dans ses effets personnels. «Ce fut très embarrassant, très humiliant. Il s'est fait interdire de retourner dans cette école l'année suivante. Cela a pu contribuer à la décision de quitter le pays», a expliqué Rob Tripp.
L'identité de ce garçon est protégée par une ordonnance de non-publication.
la menacer. La fille cadette, Sahar, sortait avec un chrétien qui déclara au procès avoir observé des ecchymoses sur elle. Il semble que son frère Hamed l'ait frappé. Elle avait déclaré avoir peur de sa famille et avait déposé une plainte à la direction de la protection de la jeunesse
puisque son père Mohammad Shafia, l'a fait annuler le lendemain de la cérémonie.
c'est que l'aîné de la fratrie a menacé la mariée en des termes extrêmement troublants le soir du mariage.
Dans une discussion avec sa soeur, Hamed aurait juré que «si le mariage se concrétisait et que Zainab partait avec son nouvel époux»,
«il tuerait toutes les personnes présentes» à la célébration. C'est ce qu'a confié Ammar Wahid à Rob Tripp.
Le jeune homme d'origine pakistanaise a indiqué que c'est Zainab qui lui avait transmis directement ces propos.Un portrait plus juste «Ammar ne l'a pas raconté lors de son témoignage devant la cour, a souligné M. Tripp. Lorsque je lui ai demandé pourquoi, il a affirmé qu'il avait un peu oublié. Qu'il était si intimidé par le procès et si nerveux qu'il avait mis cet élément de côté. [...] Il avait peur des Shafia. Sa famille lui avait dit: "Ne t'engage pas, nous avons peur que ça finisse avec ta mort".» particulièrement les deux filles aînées, Zainab et Sahar.
Elles tentaient de vivre comme des adolescentes normales dans une situation complètement anormale».
La deuxième plus ancienne des cinq fillettes, Sahar Shafia semble avoir été un favori de son père -
jusqu'à ce qu'il découvre sa «trahison», y compris un petit ami interdit gardé secret.
Sahar
Sahar est la fille qui a été donné à 40 jours après la naissance -
le don de Tooba Mohammad Yahya de la maternité à son co-conjoint stérile.
Le deuxième plus vieux de cinq enfants de fille nés de Tooba et Mohammad Shafia, elle semble avoir été un favori de son père, jusqu'à ce qu'il découvre sa «trahison», un petit ami interdit gardé secret, les vêtements sexy dans lequel elle a apparemment changé à la sortie du maison de nombreux matin, les histoires d'abus dans la famille qu'elle avait liés aux enseignants. Frère Hamed avait une photo de lingerie porter Sahar, niché dans la valise qu'il avait emballé pour un autre voyage à l'étranger qui n'a jamais été prise, l'arrestation sur des accusations de meurtre excluant tout vol, aurait été comme prévu. On croit Hamed avait déjà montré que l'image, entre autres, à son père quand le rejoindre à Dubaï un mois avant Sahar, Zainab, Geeti et Rona Amir Mohammad
Sahar avait parlé de son désir de devenir un gynécologue, ému par les circonstances de la mauvaise santé des femmes en Afghanistan. Mais à 17 ans - son âge au moment du décès - qui était encore tout loin dans l'avenir, quand elle avait toutes les raisons de croire qu'elle avait un avenir, en attendant.
Lorsque Tooba livré le nouveau-né en bonne santé en Afghanistan, elle avait déjà décidé de donner le bébé sur Rona. Ainsi commença ce qui semble avoir été un éloignement jamais comblé entre mère et fille, un éloignement et de détachement.
Sahar grandirait dormir dans la chambre de Rona, parfois avec Geeti - sa sœur bien-aimée - couché à côté.
Zainab et Sahar s'habillaient sexy et sortaient avec des garçons, alors que leurs parents le leur interdisaient. Geeti, l'adolescente de 13 ans, était rebelle, et se foutait de «l'honneur et des traditions», a fait valoir Me Laarhuis.
Geeti rêvait d'un jour où Sahar gérerait de fuir la maison familiale, et de prendre elle aussi, deux d'entre eux à
fantasmer sur leur propre appartement, une vie untethered des restrictions étouffantes de leurs parents.
Près de la fin de sa vie, Sahar a trouvé l'amour avec un garçon, Ricardo Sanchez, qui ne était ni musulman ni afghane et donc tout à fait inacceptable à ses parents. Il était un immigrant du Honduras, ne parlait pas anglais, français et peu, mais ils ont réussi à communiquer, trouver un dans l'autre l'âme sœur. Clandestinement, ils seraient "datées" pendant quatre mois. Sanchez lire une ode de la dévotion qu'il avait envoyé Sahar: "Vous êtes comme l'air que je respire chaque matin, le soleil qui me réchauffe chaque jour. Vous êtes comme la lune qui éclaire ma nuit. Je ne aime que toi, je veux que vous ne soyez les propriétaires de mon cœur. La seule chose que je voudrais dans le monde est de vous avoir tous les jours de ma vie. Si maintenant, en ce moment, je ai eu la lune, le soleil, le ciel et les mers ou toutes les étoiles, je donnerais tout cela pour vous, mon amour ".
Ils avaient prévu un enlèvement, à chercher refuge avec la famille de Ricardo au Honduras. Sahar avait effectivement envisagé tout dire à son père pendant leurs vacances à Niagara Falls, mais Ricardo dissuadée; a déclaré que l'annonce pourrait attendre son retour à Montréal. Bien sûr, elle n'a jamais eu la chance.
Geeti, l'adolescente de 13 ans, était rebelle, et se foutait de «l'honneur et des traditions»,
(KINGSTON, Ontario) L'implication de Tooba Mohammad Yahya dans les événements qui ont coûté la vie à trois de ses filles et à la première épouse de son mari le 30 juin 2009 n'est pas facile à préciser. Mais elle a toujours pris part aux décisions importantes dans la famille, elle n'a rien fait pour protéger les victimes et elle était présente sur les lieux la nuit des «crimes.»
C'est du moins ce que le procureur de la Couronne Gerard Laarhuis a tenté de démontrer ce matin, avec la fin de son contre-interrogatoire, au procès qui se déroule à Kingston. Me Laarhuis est persuadé que l'accusée savait parfaitement ce qui allait arriver aux quatre malheureuses, le soir du 30 juin.
«Vous dites que vous n'avez jamais entendu Shafie (son mari), menacer de tuer les enfants. Mais les enfants ont dit à la DPJ que leur père avait menacé de les tuer. Vous n'avez jamais pris de précautions pour protéger vos enfants», a lancé Me Laarhuis.
«Les témoins disent ce qu'ils veulent. Je n'ai jamais vu Shafie menacer les enfants», a répondu Tooba.
Tooba Mohammad Yahya, son époux, Mohammad Shafia et leur fils Hamed sont accusés d'avoir tué avec préméditation les soeurs Zainab, 19 ans, Sahar, 17 ans, Geeti, 13 ans, et Rona, 52 ans, première épouse de Mohammad. Les quatre femmes ont été trouvées noyées dans une Nissan au fond de l'écluse de Kingston Mills, le matin du 30 juin 2009. La Couronne pense que les accusés ont tué les quatre femmes parce qu'à leurs yeux, elles jetaient le déshonneur sur la famille par leurs agissements.
Zainab et Sahar s'habillaient sexy et sortaient avec des garçons, alors que leurs parents le leur interdisaient. Geeti, l'adolescente de 13 ans, était rebelle, et se foutait de «l'honneur et des traditions», a fait valoir Me Laarhuis.
En ce qui concerne Rona, le procureur a signalé que c'est elle qui aurait été reconnue comme l'épouse légale au Canada puisque c'était la première femme, alors que Tooba est la deuxième.
Originaire d'Afghanistan, la famille est venue s'établir au Québec en juin 2007. Rona, la première épouse, est venue plus tard, avec un visa. Ils l'ont fait passer pour une tante, puisque les mariages polygames sont interdits au Canada.
Me Laarhuis a fait valoir que Tooba et son époux n'en voulaient plus de Rona, et que Shafie avait même demandé d'arrêter les procédures pour la faire accepter comme résidente permanente. Rona était malheureuse et se sentait de plus en plus exclue de la famille, selon des témoins et les pensées qu'elle couchait dans son journal personnel.
«Les quatre victimes voulaient toutes quitter la maison», a par ailleurs lancé Me Laarhuis. Tooba a répondu que c'était faux. Laarhuis contre-interrogeait l'accusée depuis mardi dernier. Il a fini vers midi 45, aujourd'hui. Cet après-midi, Me David Crowe, avocat de Tooba réinterrogera de nouveau sa cliente.L'enseignante a aussi laissé entendre, au cours de son témoignage, que la mère de Sahar était au courant de ce qui se passait à la maison, mais qu'elle n'était pas intervenue. «Une sœur est allée voir sa mère pour lui dire que Sahar n'était pas bien. Elle m'a dit que sa mère ne lui était pas venue en aide», a-t-elle dit.
Après deux directrices adjointes, hier, c'était au tour du personnel enseignant de l'école Antoine-de-Saint-Exupéry de témoigner au procès Shafia, à Kingston, en Ontario.
En fin d'avant-midi, c'est une enseignante de français qui a eu Sahar comme élève entre 2007 et 2009 qui s'est amenée à la barre. Antonella Enea est venue raconter au juge et au jury que l'adolescente affichait souvent un air triste à l'école et que ses notes étaient en baisse.
Sahar lui aurait notamment expliqué qu'elle n'arrivait pas à avoir une vie normale, qu'elle ne pouvait pas fréquenter ses amis à l'extérieur de l'école. Elle aurait aussi dit que ses parents l'empêchaient régulièrement d'aller à l'école. L'adolescente semblait aussi résignée face à sa situation.
Elle aurait aussi confié avoir peur du retour d'un voyage d'affaires de son père. «Elle avait peur qu'un membre de la famille aille dire à son père qu'elle était une prostituée», a dit l'enseignante.
Lors de son témoignage, Mme Enea a aussi raconté qu'elle avait remarqué, à un certain moment, une marque sur la main de la jeune Sahar, ce qui aurait entraîné une discussion avec cette dernière. L'adolescente aurait alors dit qu'il s'agissait d'un coup de ciseau que lui avait infligé son frère aîné, Hamed.
Tout comme la directrice adjointe Josée Fortin qui a témoigné hier, Antonella Enea a affirmé que Sahar lui avait parlé qu'elle avait tenté de se suicider avec des médicaments.
Antonella Enea est d'ailleurs à l'origine de deux signalements faits à la DPJ en mai 2008 et en juin 2009.
Rencontre avec la mère
L'enseignante en français n'est pas la seule à avoir remarqué les marques de violence sur Sahar. Claudia Deslauriers, responsable du programme des nouveaux arrivants pour l'année scolaire 2008-2009, a affirmé plus tard en journée qu'elle avait vu des marques sur les bras de l'adolescente, notamment des ecchymoses, des égratignures et des cicatrices.
«Je lui ai dit que personne n'avait le droit de lui faire ça, mais elle ne voulait rien dire», a affirmé Mme Deslauriers.
L'enseignante a aussi raconté qu'elle avait rencontré la mère de Sahar, Tooba, au printemps 2008. Cette dernière s'était rendue à l'école pour poser des questions au sujet de sa fille.
«La mère est venue me voir pour savoir si Sahar avait embrassé un garçon et si elle avait un copain. Elle semblait vraiment fâchée. Je lui ai dit: non. Mais ce n'était pas la vérité. Je ne voulais pas que Sahar ait des problèmes à la maison», a-t-elle dit. Climat de terreur à la maison
L'enseignante en mathématiques Fathia Boualia a aussi témoigné au courant de la journée. Elle a raconté que Sahar avait peur de son frère Hamed et a elle aussi ajouté que l'adolescente s'était confiée à elle concernant le climat qui régnait à la maison.«Elle était une jeune femme qui aimait vivre. Elle voulait plus de liberté, mais c'était très sévère chez elle», a-t-elle déclaré.Mme Boualia a aussi ajouté que la jeune Geeti éprouvait beaucoup de colère face à ce qui se passait chez elle.
En plus de ses enseignantes, Sahar s'était aussi confiée à la travailleuse sociale de l'école, Stéphanie Benjamin. Elle lui avait demandé de l'aider à se trouver un emploi afin de fuir le domicile familial le jour de ses 18 ans. «Elle voulait devenir gynécologue», a conclu madame Benjamin. Elle était touchée par la mauvaise santé des femmes en Afghanistan.
Depuis hier, les témoins qui se succèdent à la barre affirment avoir perçu des signaux d'alarme chez la jeune Sahar. Or, il a été possible d'apprendre, hier, que l'adolescente a refusé de l'aide en modifiant sa version pour atténuer les faits.
Puis, contre la mère Tooba, qui a regardé son mari et son fils noyer ses ...
extraits des interrogatoires subis par Ahmed, Tooba et Mohammad Shafia. ...
La direction de leur école secondaire (Antoine-de-St-Exupéry)


Sahar (17 ans) et Geeti Shafia (13 ans) ainsi que Rona Amir Mohamed (50 ....
Originaire d'Afghanistan, la famille Shafia a vécu à Dubaï et aux Émirats arabes unis où le père Shafia a fait fortune dans l'immobilier. Elle a immigré au Canada et s'est installée dans l'arrondissement Saint-Léonard à Montréal en 20071.En 1979 ou 1980, Mohamed Shafia épouse Rona Mohamed dont on découvre plus tard qu'elle est stérile. En 1989, il prend pour deuxième femme Tooba Yahya qui donne naissance à sept enfants. Rona joue un grand rôle dans leur éducation et élève les enfants comme s'ils étaient les siens. Lorsque la famille a immigré au Canada, Rona a été présentée comme une cousine parce que le mariage polygame y était interdit.
Émirats arabes unis
Dubaï, l'un des sept Émirats arabes unis, avec ses infrastructures délirantes et ses hôtels ultra-luxueux, s’est imposée dans les catalogues des tour-opérateurs. Dubaï oui, mais les autres Émirats ? Certains ont peut-être eu une correspondance à Abu Dhabi. Mais qui connaît Sharjah, Ajman, Umm al-Qaïwain, Ras al-Khaïma, Fujaïrah ?La modernité de Dubaï et d’Abu Dhabi, capitale du pétrole, est effarante. Les deux villes se livrent à une course effrénée aux plus hauts buildings, aux projets les plus fous, aux événements sportifs les mieux dotés. Le high-tech et la consommation sont les nouvelles religions. Le miracle du libéralisme, permis par l’envolée des cours de l’or noir et l’importance des réserves (les 6e ou 7e au monde), a vu les Émirats arabes unis passer en un demi-siècle de région parmi les plus pauvres de la planète à l’une des plus riches. La population, estimée à 86 000 habitants en 1961, a parallèlement explosé avec l’immigration, multipliée par plus de cinquante !
Sous leur parure étincelante, les Émirats arabes unis offrent une autre perspective : celle d’un territoire pétri de conservatisme, où l’essence musulmane et patriarcale reste intacte, un pays où règnent la charia et les émirs.
Dans les plus petits des Émirats arabes unis, excepté Sharjah, les gratte-ciel sont encore bien timides.
Rona Amir Mohamed (50 ....
Rona Amir Mohammad rêvait de vivre plus librement, mais elle avait peur de fuir, de crainte de s'attirer les foudres de son mari, et ternir l'honneur de la famille..
Écrit dans le dialecte persan du dari, le journal se penche sur les relations complexes au sein du ménage Shafia.
Comment, par exemple, les deux épouses définissaient leur rôle respectif dans la maison et quelle incidence cela avait sur les enfants. Rona connaissait bien les aléas de la polygamie. « Ma mère était la seconde épouse de mon père », écrit-elle dans son journal, tout en expliquant comment elle en était venue à rencontrer Mohammad Shafia tout juste après avoir terminé sa 11e année à l'école. « Shirin Jan, qui était une parente éloignée du côté de mon père, était venue à la réception de mariage de mon frère et m'a vue assise là, tranquille et soumise, raconte-t-elle dans son journal. Elle a demandé ma main, pour me marier avec le fils qu’elle avait eu avec son premier mari. Après avoir visité notre maison à quelques reprises, elle nous a tous invités à sa maison afin que son fils puisse avoir un bon aperçu de moi. Après notre visite, son fils a annoncé son consentement. » Rona et Mohammad se sont mariés deux ans plus tard à l'Hôtel Intercontinental de Kaboul, qui était l’établissement le plus luxueux de la capitale afghane à l'époque.
«Après le mariage, ma vie est tombée sur une pente descendante, jusqu'à ce jour où je vous écris ces mémoires», se plaint-elle. Cette confidence est datée du 8 avril 2008, soit 15 mois avant sa mort.Rona était la première femme de Mohammad. a eus avec sa seconde femme, Tooba. Rona a dû subir un mariage sans amour et a demandé en vain à son mari de lui accorder le divorce. Les frères et les sœurs de Rona affirment qu'elle craignait pour sa vie dans les jours qui ont précédé sa mort. Tooba, la seconde épouse, la considérait comme une servante de la famille. Selon des témoins, le passeport et les documents d'identité de Rona étaient entre les mains des Shafia, ce qui l'empêchait de fuir vers un autre pays où elle aurait de la famille
Mohammad Shafia, 58 ans, sa femme Tooba, 41 ans,
Tooba Yahya, mère de trois des quatre victimes et deuxième femme de Mohammad Shafia, « Croyez-moi, je ne savais pas que Shafia avait décidé de les tuer.
Je le jure », dit-elle. Elle ajoute que Muhammad Shafia avait déjà dit à son frère qu'il voulait tuer sa fille Zainab.
Affaire Shafia: «Je porte le bébé de mon amoureux»
La possible grossesse de Sahar Shafia n'est pas le seul élément embarrassant de la vie des enfants Shafia qui est resté dans l'ombre au cours du procès, selon M. Tripp. Dans l'ouvrage, il révèle notamment que le personnel de l'école islamique fréquentée par l'un des fils Shafia, lorsque la famille vivait à Dubaï, a trouvé de la pornographie dans ses effets personnels. «Ce fut très embarrassant, très humiliant. Il s'est fait interdire de retourner dans cette école l'année suivante. Cela a pu contribuer à la décision de quitter le pays», a expliqué Rob Tripp.
L'identité de ce garçon est protégée par une ordonnance de non-publication.
Mariage cauchemardesqueZainab,
la fille aînée, avait une relation amoureuse avec un jeune Pakistanais, ce qui avait attisé la colère de son père qu'ils avaient entendu la menacer. La fille cadette, Sahar, sortait avec un chrétien qui déclara au procès avoir observé des ecchymoses sur elle. Il semble que son frère Hamed l'ait frappé. Elle avait déclaré avoir peur de sa famille et avait déposé une plainte à la direction de la protection de la jeunesse
puisque son père Mohammad Shafia, l'a fait annuler le lendemain de la cérémonie.
c'est que l'aîné de la fratrie a menacé la mariée en des termes extrêmement troublants le soir du mariage.
Dans une discussion avec sa soeur, Hamed aurait juré que «si le mariage se concrétisait et que Zainab partait avec son nouvel époux»,
«il tuerait toutes les personnes présentes» à la célébration. C'est ce qu'a confié Ammar Wahid à Rob Tripp.
Le jeune homme d'origine pakistanaise a indiqué que c'est Zainab qui lui avait transmis directement ces propos.Un portrait plus juste «Ammar ne l'a pas raconté lors de son témoignage devant la cour, a souligné M. Tripp. Lorsque je lui ai demandé pourquoi, il a affirmé qu'il avait un peu oublié. Qu'il était si intimidé par le procès et si nerveux qu'il avait mis cet élément de côté. [...] Il avait peur des Shafia. Sa famille lui avait dit: "Ne t'engage pas, nous avons peur que ça finisse avec ta mort".» particulièrement les deux filles aînées, Zainab et Sahar.
Elles tentaient de vivre comme des adolescentes normales dans une situation complètement anormale».
Sahar Shafia, la fille préférée qui a trahi son père
La deuxième plus ancienne des cinq fillettes, Sahar Shafia semble avoir été un favori de son père -
jusqu'à ce qu'il découvre sa «trahison», y compris un petit ami interdit gardé secret.
Sahar
Sahar est la fille qui a été donné à 40 jours après la naissance -
le don de Tooba Mohammad Yahya de la maternité à son co-conjoint stérile.
Le deuxième plus vieux de cinq enfants de fille nés de Tooba et Mohammad Shafia, elle semble avoir été un favori de son père, jusqu'à ce qu'il découvre sa «trahison», un petit ami interdit gardé secret, les vêtements sexy dans lequel elle a apparemment changé à la sortie du maison de nombreux matin, les histoires d'abus dans la famille qu'elle avait liés aux enseignants. Frère Hamed avait une photo de lingerie porter Sahar, niché dans la valise qu'il avait emballé pour un autre voyage à l'étranger qui n'a jamais été prise, l'arrestation sur des accusations de meurtre excluant tout vol, aurait été comme prévu. On croit Hamed avait déjà montré que l'image, entre autres, à son père quand le rejoindre à Dubaï un mois avant Sahar, Zainab, Geeti et Rona Amir Mohammad
Sahar avait parlé de son désir de devenir un gynécologue, ému par les circonstances de la mauvaise santé des femmes en Afghanistan. Mais à 17 ans - son âge au moment du décès - qui était encore tout loin dans l'avenir, quand elle avait toutes les raisons de croire qu'elle avait un avenir, en attendant.
Lorsque Tooba livré le nouveau-né en bonne santé en Afghanistan, elle avait déjà décidé de donner le bébé sur Rona. Ainsi commença ce qui semble avoir été un éloignement jamais comblé entre mère et fille, un éloignement et de détachement.
Sahar grandirait dormir dans la chambre de Rona, parfois avec Geeti - sa sœur bien-aimée - couché à côté.
Zainab et Sahar s'habillaient sexy et sortaient avec des garçons, alors que leurs parents le leur interdisaient. Geeti, l'adolescente de 13 ans, était rebelle, et se foutait de «l'honneur et des traditions», a fait valoir Me Laarhuis.
Geeti rêvait d'un jour où Sahar gérerait de fuir la maison familiale, et de prendre elle aussi, deux d'entre eux à
fantasmer sur leur propre appartement, une vie untethered des restrictions étouffantes de leurs parents.
Près de la fin de sa vie, Sahar a trouvé l'amour avec un garçon, Ricardo Sanchez, qui ne était ni musulman ni afghane et donc tout à fait inacceptable à ses parents. Il était un immigrant du Honduras, ne parlait pas anglais, français et peu, mais ils ont réussi à communiquer, trouver un dans l'autre l'âme sœur. Clandestinement, ils seraient "datées" pendant quatre mois. Sanchez lire une ode de la dévotion qu'il avait envoyé Sahar: "Vous êtes comme l'air que je respire chaque matin, le soleil qui me réchauffe chaque jour. Vous êtes comme la lune qui éclaire ma nuit. Je ne aime que toi, je veux que vous ne soyez les propriétaires de mon cœur. La seule chose que je voudrais dans le monde est de vous avoir tous les jours de ma vie. Si maintenant, en ce moment, je ai eu la lune, le soleil, le ciel et les mers ou toutes les étoiles, je donnerais tout cela pour vous, mon amour ".
Ils avaient prévu un enlèvement, à chercher refuge avec la famille de Ricardo au Honduras. Sahar avait effectivement envisagé tout dire à son père pendant leurs vacances à Niagara Falls, mais Ricardo dissuadée; a déclaré que l'annonce pourrait attendre son retour à Montréal. Bien sûr, elle n'a jamais eu la chance.
Geeti, l'adolescente de 13 ans, était rebelle, et se foutait de «l'honneur et des traditions»,
(KINGSTON, Ontario) L'implication de Tooba Mohammad Yahya dans les événements qui ont coûté la vie à trois de ses filles et à la première épouse de son mari le 30 juin 2009 n'est pas facile à préciser. Mais elle a toujours pris part aux décisions importantes dans la famille, elle n'a rien fait pour protéger les victimes et elle était présente sur les lieux la nuit des «crimes.»
C'est du moins ce que le procureur de la Couronne Gerard Laarhuis a tenté de démontrer ce matin, avec la fin de son contre-interrogatoire, au procès qui se déroule à Kingston. Me Laarhuis est persuadé que l'accusée savait parfaitement ce qui allait arriver aux quatre malheureuses, le soir du 30 juin.
«Vous dites que vous n'avez jamais entendu Shafie (son mari), menacer de tuer les enfants. Mais les enfants ont dit à la DPJ que leur père avait menacé de les tuer. Vous n'avez jamais pris de précautions pour protéger vos enfants», a lancé Me Laarhuis.
«Les témoins disent ce qu'ils veulent. Je n'ai jamais vu Shafie menacer les enfants», a répondu Tooba.
Tooba Mohammad Yahya, son époux, Mohammad Shafia et leur fils Hamed sont accusés d'avoir tué avec préméditation les soeurs Zainab, 19 ans, Sahar, 17 ans, Geeti, 13 ans, et Rona, 52 ans, première épouse de Mohammad. Les quatre femmes ont été trouvées noyées dans une Nissan au fond de l'écluse de Kingston Mills, le matin du 30 juin 2009. La Couronne pense que les accusés ont tué les quatre femmes parce qu'à leurs yeux, elles jetaient le déshonneur sur la famille par leurs agissements.
Zainab et Sahar s'habillaient sexy et sortaient avec des garçons, alors que leurs parents le leur interdisaient. Geeti, l'adolescente de 13 ans, était rebelle, et se foutait de «l'honneur et des traditions», a fait valoir Me Laarhuis.
En ce qui concerne Rona, le procureur a signalé que c'est elle qui aurait été reconnue comme l'épouse légale au Canada puisque c'était la première femme, alors que Tooba est la deuxième.
Originaire d'Afghanistan, la famille est venue s'établir au Québec en juin 2007. Rona, la première épouse, est venue plus tard, avec un visa. Ils l'ont fait passer pour une tante, puisque les mariages polygames sont interdits au Canada.
Me Laarhuis a fait valoir que Tooba et son époux n'en voulaient plus de Rona, et que Shafie avait même demandé d'arrêter les procédures pour la faire accepter comme résidente permanente. Rona était malheureuse et se sentait de plus en plus exclue de la famille, selon des témoins et les pensées qu'elle couchait dans son journal personnel.
«Les quatre victimes voulaient toutes quitter la maison», a par ailleurs lancé Me Laarhuis. Tooba a répondu que c'était faux. Laarhuis contre-interrogeait l'accusée depuis mardi dernier. Il a fini vers midi 45, aujourd'hui. Cet après-midi, Me David Crowe, avocat de Tooba réinterrogera de nouveau sa cliente.L'enseignante a aussi laissé entendre, au cours de son témoignage, que la mère de Sahar était au courant de ce qui se passait à la maison, mais qu'elle n'était pas intervenue. «Une sœur est allée voir sa mère pour lui dire que Sahar n'était pas bien. Elle m'a dit que sa mère ne lui était pas venue en aide», a-t-elle dit.
Après deux directrices adjointes, hier, c'était au tour du personnel enseignant de l'école Antoine-de-Saint-Exupéry de témoigner au procès Shafia, à Kingston, en Ontario.
En fin d'avant-midi, c'est une enseignante de français qui a eu Sahar comme élève entre 2007 et 2009 qui s'est amenée à la barre. Antonella Enea est venue raconter au juge et au jury que l'adolescente affichait souvent un air triste à l'école et que ses notes étaient en baisse.
Sahar lui aurait notamment expliqué qu'elle n'arrivait pas à avoir une vie normale, qu'elle ne pouvait pas fréquenter ses amis à l'extérieur de l'école. Elle aurait aussi dit que ses parents l'empêchaient régulièrement d'aller à l'école. L'adolescente semblait aussi résignée face à sa situation.
Elle aurait aussi confié avoir peur du retour d'un voyage d'affaires de son père. «Elle avait peur qu'un membre de la famille aille dire à son père qu'elle était une prostituée», a dit l'enseignante.
Lors de son témoignage, Mme Enea a aussi raconté qu'elle avait remarqué, à un certain moment, une marque sur la main de la jeune Sahar, ce qui aurait entraîné une discussion avec cette dernière. L'adolescente aurait alors dit qu'il s'agissait d'un coup de ciseau que lui avait infligé son frère aîné, Hamed.
Tout comme la directrice adjointe Josée Fortin qui a témoigné hier, Antonella Enea a affirmé que Sahar lui avait parlé qu'elle avait tenté de se suicider avec des médicaments.
Antonella Enea est d'ailleurs à l'origine de deux signalements faits à la DPJ en mai 2008 et en juin 2009.
Rencontre avec la mère
L'enseignante en français n'est pas la seule à avoir remarqué les marques de violence sur Sahar. Claudia Deslauriers, responsable du programme des nouveaux arrivants pour l'année scolaire 2008-2009, a affirmé plus tard en journée qu'elle avait vu des marques sur les bras de l'adolescente, notamment des ecchymoses, des égratignures et des cicatrices.
«Je lui ai dit que personne n'avait le droit de lui faire ça, mais elle ne voulait rien dire», a affirmé Mme Deslauriers.
L'enseignante a aussi raconté qu'elle avait rencontré la mère de Sahar, Tooba, au printemps 2008. Cette dernière s'était rendue à l'école pour poser des questions au sujet de sa fille.
«La mère est venue me voir pour savoir si Sahar avait embrassé un garçon et si elle avait un copain. Elle semblait vraiment fâchée. Je lui ai dit: non. Mais ce n'était pas la vérité. Je ne voulais pas que Sahar ait des problèmes à la maison», a-t-elle dit. Climat de terreur à la maison
L'enseignante en mathématiques Fathia Boualia a aussi témoigné au courant de la journée. Elle a raconté que Sahar avait peur de son frère Hamed et a elle aussi ajouté que l'adolescente s'était confiée à elle concernant le climat qui régnait à la maison.«Elle était une jeune femme qui aimait vivre. Elle voulait plus de liberté, mais c'était très sévère chez elle», a-t-elle déclaré.Mme Boualia a aussi ajouté que la jeune Geeti éprouvait beaucoup de colère face à ce qui se passait chez elle.
En plus de ses enseignantes, Sahar s'était aussi confiée à la travailleuse sociale de l'école, Stéphanie Benjamin. Elle lui avait demandé de l'aider à se trouver un emploi afin de fuir le domicile familial le jour de ses 18 ans. «Elle voulait devenir gynécologue», a conclu madame Benjamin. Elle était touchée par la mauvaise santé des femmes en Afghanistan.
Depuis hier, les témoins qui se succèdent à la barre affirment avoir perçu des signaux d'alarme chez la jeune Sahar. Or, il a été possible d'apprendre, hier, que l'adolescente a refusé de l'aide en modifiant sa version pour atténuer les faits.