Lien vers ce message 06 Janvier 2015, 22:47
GASPAR, MELKIOR i BALTAZAR


Épiphanie est une fête chrétienne qui célèbre le Messie venu et incarné
dans le monde et recevant la visite et l'hommage des rois mages. Elle a lieu le 6 janvier1.
Dans les pays où l'Épiphanie n'est pas un jour férié, l'église préconise de la fêter le premier
dimanche qui suit le 1er janvier.
La fête s'appelle aussi « Théophanie », qui signifie également la « manifestation de Dieu ».
Ce jour-là est partagée la galette des Rois, un gâteau contenant une fève qui rendrait « roi »
quiconque la trouverait dans sa part de galette.

Histoire
À l'origine et jusqu'à la fin du IVe siècle, l'Épiphanie est la grande et unique fête chrétienne
« de la manifestation du Christ dans le monde » (manifestation exprimée outre la venue des mages par
une suite de différents épisodes : la Nativité, la voix du Père et la présence d'une colombe
lors du baptême sur le Jourdain, le miracle de Cana, etc.). Depuis l'introduction d'une fête de l
a Nativité (Noël) le 25 décembre, l'Épiphanie met l'accent sur des sens spécifiques selon les
confessions et les cultures.[réf. souhaitée]
Depuis le XIXe siècle on l'appelle aussi le « jour des Rois » en référence directe à la venue
et à l'adoration des rois mages2.

Étymologie
« Épiphanie » est un mot d'origine grecque, Ἐπιφάνεια (Epiphaneia) qui signifie « manifestation
» ou « apparition » du verbe φαίνω (phaïnò), « se manifester, apparaître, être évident ».
L'utilisation du terme est antérieure au christianisme3. Les « Épiphanes » sont, dans
la culture grecque, les divinités qui apparaissent aux hommes, comme Zeus, Athéna, Hermès,
Héra, Poséidon, Déméter, Héphaïstos, Aphrodite, Arès, Artémis, Hestia, Dionysos, Apollon…

La tradition veut qu’elle soit l’occasion de « tirer les rois » à l’Épiphanie :
une fève est cachée dans la galette et la personne qui obtient cette fève devient le
roi (ou la reine) de la journée et a le droit de porter une couronne de fantaisie.
Dans le circuit commercial, dans la seconde moitié du XXe siècle, les boulangers
fournissent avec la galette une couronne en papier doré à usage unique. Plus
traditionnellement chaque famille réalise et conserve une ou plusieurs couronnes
artisanales. Il est dit que le bénéficiaire de la fève doit offrir la prochaine galette,
cependant, aucune source fiable ne permet d'affirmer ou d'infirmer formellement cette tradition.
C’est le plus jeune des convives, caché sous la table, qui décide de la distribution des parts.

Les gâteaux à fève n’étaient pas réservés exclusivement au jour des Rois. On en faisait
lorsqu'on voulait donner aux repas une gaieté bruyante. Un poète du XIIIe siècle, racontant
une partie de plaisir qu’il avait faite chez un seigneur qui leur donnait une généreuse
hospitalité, parle d’un gâteau à fève pétri par la châtelaine : « Si nous fit un gastel
à fève ». Les femmes récemment accouchées offraient, à leurs relevailles1,
un gâteau2 de cette espèce.

Dans sa Vie privée des Français, Legrand d’Aussy écrit, que, dès 1311, il est question
de gâteaux feuilletés dans une charte de Robert II de Fouilloy, évêque d’Amiens.
Souvent même, on payait les redevances seigneuriales avec un gâteau de ce genre.
Ainsi, tous les ans, à Fontainebleau, le 1er mai, les officiers de la forêt
s’assemblaient à un endroit appelé « la table du roi », et là, tous les officiers
ou vassaux qui pouvaient prendre du bois dans la forêt et y faire paître leurs
troupeaux, venaient rendre hommage et payer leurs redevances. Les nouveaux mariés de
l’année, les habitants de certains quartiers de la ville et ceux d’une paroisse
entière ne devaient tous qu’un gâteau. De même, lorsque le roi faisait son entrée
dans leur ville, les bourgeois d’Amiens étaient tenus de lui présenter un gâteau.

Lors des Saturnales (fêtes romaines sur la fin du mois de décembre et au commencement de
janvier), les Romains désignaient un esclave comme « roi d’un jour ». Les Saturnales
étaient en effet une fête d’inversion des rôles afin de déjouer les jours néfastes de
Saturne, divinité chtonienne. Au cours du banquet (au début ou à la fin des Saturnales,
selon les différentes époques de la Rome antique) au sein de chaque grande familia,
les Romains utilisaient la fève d’un gâteau comme « bulletin de vote » pour élire
le « Saturnalicius princeps » (Maître des Saturnales ou Roi du désordre).
Cela permettait de resserrer les affections domestiques et donnait au « roi d’un
jour » le pouvoir d’exaucer tous ses désirs pendant la journée (comme donner des ordres
à son maître) avant d’être mis à mort, ou plus probablement de retourner à sa vie servile
à l’issue de celle-ci. Pour assurer une distribution aléatoire des parts de galette,
il était de coutume que le plus jeune se place sous la table et nomme le bénéficiaire de
la part qui était désignée par la personne chargée du service (d’où l’usage toujours
vivant de « tirer les rois »). Tacite écrit que, dans les fêtes consacrées à Saturne,
il était d’usage de tirer au sort la royauté3. Étienne Pasquier a décrit dans ses
Recherches de la France4 les cérémonies qui s’observaient en cette occasion : « Le gâteau,
coupé en autant de parts qu’il y a de conviés, on met un petit enfant sous la table,
lequel le maitre interroge sous le nom de Phébé (Phœbus ou Apollon), comme si ce fût un qui,
en l’innocence de son âge, représentât un oracle d’Apollon. À cet interrogatoire,
l’enfant répond d’un mot latin domine (seigneur, maître). Sur cela, le maître l’adjure de
dire à qui il distribuera la portion du gâteau qu’il tient en sa main, l’enfant le nomme ainsi
qu’il lui tombe en la pensée, sans acception de la dignité des personnes, jusqu’à ce que
la part soit donnée où est la fève ; celui qui l’a est réputé roi de la compagnie encore
qu’il soit moindre en autorité. Et, ce fait, chacun se déborde à boire, manger et danser. »
C’est cet usage qui est passé jusqu’à nous. On en retrouve la trace non seulement
dans le rituel de la galette des Rois, mais aussi dans la fête des Fous médiévale
et des « rois et reines » des carnavals actuels.