Lien vers ce message 03 Octobre 2014, 1:38
Présidents, rois, empereurs... Ils ont perdu la boule

Paranoïa, folie des grandeurs, dépression...
Louis II de Bavière, Charles VI, Caligula, Paul Deschanel,
Louis II de Bavière, Charles VI, Caligula, Paul Deschanel, ou plus récemment
Saparmourat Niazov... Au cours de leur règne ou de leur mandat, ils se sont pris
pour Jupiter, sont tombés du train en marche ou ont tué gratuitement des membres de
leur suite. Découvrez leurs étranges histoires.

Louis II de Bavière : bâtisseur excentrique
Sa fin mystérieuse et ses châteaux fantasmagoriques ont façonné sa légende.
Louis II de Bavière (1845-1886), assiste impuissant à l'unification progressive
de l'Allemagne au détriment de son royaume. Il se réfugie dans ses rêveries.
Sur un éperon rocheux des Alpes, il fait bâtir l'incroyable château de Neuschwanstein,
avec ses tapisseries rappelant les légendes médiévales ou celui de Linderhof avec
sa grotte factice. Le roi erre la nuit, pendant que les politiques bavarois voient
les caisses de l'Etat se vider. En 1886, il est déclaré fou. Interné au château
de Berg, près de Munich, il part se promener après dîner avec son psychiatre.
Le corps des deux hommes est retrouvé au bord de l'eau. Aujourd'hui encore,
les théories expliquant leur mort abondent.


Charles VI : persuadé d'être en verre
Au début, il était "Charles le Bien-Aimé". Plus tard, il fut pour ses sujets
"Charles le fou". Le roi Charles VI de France (1368-1422) avait vaincu les
Flamands et écrasé les révoltes fiscales. Mais en 1392, alors qu'il traverse à
cheval la forêt du Mans, il est soudain persuadé d'être trahi. Il tue quatre membres
de sa suite puis perd connaissance. Quelques mois plus tard se produit le tragique Bal
des ardents : lors d'une fête déguisée, le duc d'Orléans met malencontreusement
le feu à la tenue d'un des personnages. Quatre invités meurent et Charles VI en
réchappe de justesse : dès lors, le roi oscille entre lucidité et démence, parfois
persuadé d'être constitué de verre ou de se transformer en loup. Ses oncles prennent
la régence et la Guerre de Cent-Ans repend. II meurt en 1422.

Bokassa Ier : empereur mégalo
l'empereur bokassa ier perdra le soutien de la france
en s'alliant avec le colonel Kadhafi.
Président de la République Centrafricaine depuis un coup d'Etat militaire en 1966,
Jean-Bedel Bokassa (1921-1996) devient un dictateur mégalo. Il emprisonne son
fils qui a raté son bac, achète des voitures de course et se marie à 14 femmes.
En 1977, il organise au Palais des sports de Bangui un couronnement télévisé
inspiré par le sacre de Napoléon Ier. Justification : créer un empire fera mieux
connaître la Centrafrique aux investisseurs étrangers. Au menu : défilés, dorures,
couronne, sceptre et cape écarlate doublée d'hermine. Comme Napoléon, l'empereur
pose lui-même sa couronne sur sa tête. Le président de la République Valéry Giscard
d'Estaing dépêche une équipe de tournage de l'armée française pour filmer
la cérémonie. Moins de deux ans plus tard, Bokassa Ier est renversé par les
services secrets et des parachutistes français


Jeanne la Folle : jalousie maladive
Elle était la mère de Charles Quint © Jean de Flandres
Reine de Castille et d'Aragon (Espagne), Jeanne (1479-1555) avait épousé Philippe le
Beau, fils de l'Empereur Maximilien Ier de Habsbourg. Eperdument amoureuse, elle
empêche toutes les femmes de la cour d'approcher son mari - qui est réellement infidèle
- et ne s'entoure que de personnes considérées comme laides. Elle se laisse aller
à la mélancolie et délaisse la politique. Les princes complotent contre elle. Lorsque
Philippe meurt, elle refuse qu'on l'enterre et demande plusieurs fois que l'on ouvre le
cercueil pour qu'elle puisse embrasser le cadavre. Destituée par son fils,
Charles Quint, elle est internée dans un couvent de Tordesillas, où sa santé mentale
se détériore encore plus. Elle meurt en 1555.


Caligula : il se prenait pour Jupiter
Caligula régna pendant quatre ans Etait-ce de la folie ou de l'ironie à son paroxysme ?
Caligula (12-41 de notre ère) était le troisième empereur romain après Auguste
et Tibère. Selon les chroniqueurs de l'époque, il est saisi d'une obscure maladie.
Il guérit mais son comportement devient étrange et plein de morgue :
il se plaint d'être hanté par des fantômes de la mer, ne dort plus, pratique
l'inceste avec ses sœurs, assure être Jupiter et coucher avec la Lune. Selon Suétone,
il nomme son cheval Incitatus consul et lui offre un palais et des domestiques.
Il aurait également ordonné aux soldats de ramasser les coquillages sur les plages
et aux sénateurs de prostituer leurs femmes. Pourtant, les dernières études
remettent en cause la véracité de ce témoignage. En 41, des soldats de sa garde l'assassinent.


Paul Deschanel : angoissé plus que fou
Paul Deschanel retrouva vite ses facultés
Ancien président du Conseil – notre actuel Premier ministre - Paul Deschanel
arrive à l'Elysée en 1920. Le 23 mai, il tente d'ouvrir la fenêtre du train
de nuit qui l'emmène en visite à Montbrison. Il tombe. Heureusement, le train
roulait à faible allure. Ensanglanté, en pyjama, il se présente en pleine nuit
auprès d'un garde-barrière. Le lendemain, on s'étonne de ne pas le retrouver dans
son compartiment. L'affaire fait grand bruit : la presse et les chansonniers
rapportent (de manière inexacte) que le président de la République se serait baigné
avec les canards de l'Elysée et signerait Vercingétorix sur les décrets. En réalité,
il était dépressif et sujet à des crises d'angoisse. Il démissionne le 21 septembre
1920, arguant que "son état de santé ne (lui) permet plus d'assumer les hautes fonctions".
Il se rétablit, revient en politique, puis meurt en 1922.

George III : enfermé dans son palais
La première partie de son règne avait été heureuse...
Pour les enfants britanniques, il est le "roi fou qui a perdu l'Amérique".
Le règne de George III (1760-1820) a été marqué par les guerres en Europe et
en Amérique du Nord, mais aussi sa descente progressive dans l'aliénation.
En 1811, le prince de Galles devient régent et le roi est enfermé dans le château
de Windsor. Là, il pleure des journées entières, prononce des phrases longues
de 400 mots avant que sa bouche ne dégage de la bave et qu'il soit pris de violentes
convulsions. Ses bouffées délirantes sont immortalisées dans le film "La folie du
roi George", sorti en 1994. Les causes de son trouble meurent disputées.
Si certains chercheurs évoquent une porphyrie (maladie touchant la peau et le
système nerveux), d'autres analyses y voient un trouble maniaco-dépressif

Ibrahim Ier : sultan instable
Dès son enfance, la vie du sultan de l'Empire Ottoman Ibrahim Ier (1615-1648)
fut des plus étranges. Son grand frère, Mourad IV l'avait fait enfermer dans
une sombre partie d'un palais d'Istanbul. Mourad fit exécuter quatre de ses
frères, conduisant le jeune Ibrahim à la paranoïa. Après la mort de son
grand frère, il devient sultan. Il se promène déguisé dans les marchés de la
ville pour inspecter les marchandises, mais fréquente surtout son harem et ses
concubines (il se marie avec l'une d'elle et fait couvrir le palais de fourrure).
Atteint par des maux de tête infernaux, il rejette sa mère et place ses
favoris à toutes les fonctions stratégiques de l'empire. La foule le critique
et le Grand Vizir passe à l'action : Ibrahim est étranglé le 18 août 1648.


Nabuchodonosor II : se prenait pour un animal
Nabuchodonosor commande une exécution Roi de l'empire néo-babylonien
(605 à 562 avant notre ère), Nabuchodonosor II était l'un des hommes
les plus puissants de l'Antiquité. Sa vie est décrite dans la Bible,
sans doute de façon romancée. Selon cette source, il aurait fait ériger
des statues en or grandioses et remporté des batailles mais aussi basculé
pendant sept ans dans la folie. Pendant cette période, il erre parmi
les animaux en étant persuadé d'être l'un d'entre eux. Les observateurs
de l'époque y voient une punition de Dieu ou un échange d'âme avec un boeuf.
Des médecins d'aujourd'hui traduisent les symptômes évoqués comme
un cas de porphyrie, voire de syphillis qui aurait dégénéré.


Saparmourat Niazov : le culte de la personnalité à son paroxysme
Chef du parti communiste turkmène, Saparmourat Niazov (1940-2006) a gardé le contrôle
du pays lorsque celui-ci est devenu indépendant de l'URSS, en 1991.
Président à vie, "Turkmenbachi" (père des Turkmènes), il interdit le
théâtre et l'opéra. Il impose aux citoyens la lecture du Ruhnama, équivalen
t autoproclamé de la Bible et du Coran et "guide spirituel de la nation" :
il est par exemple nécessaire d'en connaître des passages pour obtenir son
permis de conduire. Il apparaît sur tous les billets et rebaptise les différents
mois de l'année. Dans la capitale, Ashgabat, il fait ériger des monuments
spectaculaires et une statue en or le représentant. Il meurt en 2006 d'une crise cardiaque.