PAUSE TENDRESSE

Bonjour cher Jean Pierre,

Comme je suis heureuse de vous retrouver,
aussi charmant que d'habitude.
Je n'aime pas tellement ce mot " habitude ",
c'est comme si tout était acquis, quand tout
est découverte et renouveau.

Mon cher ami, mais tout s'apprend, la valse comme
les bons petits plats. Et si vous saviez comme je
suis patiente, pour les belles et bonnes choses.

Oui je vous promets, d'être raisonnable Jean Pierre,
pour que nous puissions aller dans ce petit bois, voir
cette petite chapelle et son petit ruisseau dont vous
m'aurez raconté.

En attendant ce moment précieux, je vous fais un
doux câlin plein de tendresse.

Prenez soin de vous.

Douce
16H13
21 janvier

Votre visite m'a fait grand bien ...
Merci mon ami.


Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

L'âme du vin

Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles :
" Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !

Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,

Car j'éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.

Entends-tu retentir les refrains des dimanches
Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content ;

J'allumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.

En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l'éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! "

Il est 19H23 et nous sommes dimanche.

Bonsoir mon ami,

Il est tard je suis désolée Jean Pierre, mais il fallait
que je fasse le souper.

J'aime quand vous me parlez, avec les mots de votre enfance.
C'est une douce émotion de plus. Comme un autre rapprochement.
Le droit de pénétrer, dans l'inconnu d'un enfant.
C'est un privilège.
Merci.

Je suis contente que les mots de L'Essentiel, vous plaisent.

Bien sur Jean Pierre, je me souviens.
Comme vous me gâtez, mon tendre ami. Quel beau cadeau, vous me faites.
On la dirait sortie, d'un temps ancien. Belle princesse, d'autrefois.
Elle a gardé toute sa dignité, malgré son bel âge.
Chut ! Ne faites pas de bruit, je n'entends que murmures. C'est mieux ainsi.

Ce que je ressens devant cette image, c'est de la fierté, de la joie, de la tristesse
et de la solitude aussi. Cela donne le goût de s'y réfugier, sans mot dire.

Merci mon ami, d'y avoir songer. Sachant que cela me ferait plaisir.

Je vous souhaite un bon lundi.

Douce
22 janvier