Nouveau sujet Répondre Imprimer Syndication RSS 2.0

POÈME

Avatar de Douce
  • Messages : 2954
  • Inscrit : 28 Aout 2014
  Lien vers ce message 03 Février 2016, 6:58


A ma mère

Alfred de Musset


Après un si joyeux festin,
Zélés sectateurs de Grégoire,
Mes amis, si, le verre en main
Nous voulons chanter, rire et boire,
Pourquoi s’adresser à Bacchus ?
Dans une journée aussi belle
Mes amis, chantons en » chorus »
A la tendresse maternelle. (Bis.)

Un don pour nous si précieux,
Ce doux protecteur de l’enfance,
Ah ! c’est une faveur des cieux
Que Dieu donna dans sa clémence.
D’un bien pour l’homme si charmant
Nous avons ici le modèle ;
Qui ne serait reconnaissant
A la tendresse maternelle ? (Bis.)

Arrive-t-il quelque bonheur ?
Vite, à sa mère on le raconte ;
C’est dans son sein consolateur
Qu’on cache ses pleurs ou sa honte.
A-t-on quelques faibles succès,
On ne triomphe que pour elle
Et que pour répondre aux bienfaits
De la tendresse maternelle. (Bis.)

Ô toi, dont les soins prévoyants,
Dans les sentiers de cette vie
Dirigent mes pas nonchalants,
Ma mère, à toi je me confie.
Des écueils d’un monde trompeur
Écarte ma faible nacelle.
Je veux devoir tout mon bonheur
A la tendresse maternelle. (Bis.)

Alfred de Musset


http://img4.hostingpics.net/pics/310261logodouce2.gif
 
Avatar de Douce
  • Messages : 2954
  • Inscrit : 28 Aout 2014
  Lien vers ce message 03 Février 2016, 7:09

Alfred de MUSSET (1810-1857)

A Mademoiselle

Oui, femmes, quoi qu'on puisse dire,
Vous avez le fatal pouvoir
De nous jeter par un sourire
Dans l'ivresse ou le désespoir.

Oui, deux mots, le silence même,
Un regard distrait ou moqueur,
Peuvent donner à qui vous aime
Un coup de poignard dans le coeur.

Oui, votre orgueil doit être immense,
Car, grâce à notre lâcheté,
Rien n'égale votre puissance,
Sinon votre fragilité.

Mais toute puissance sur terre
Meurt quand l'abus en est trop grand,
Et qui sait souffrir et se taire
S'éloigne de vous en pleurant.

Quel que soit le mal qu'il endure,
Son triste rôle est le plus beau.
J'aime encore mieux notre torture
Que votre métier de bourreau.



http://img4.hostingpics.net/pics/310261logodouce2.gif
 
Avatar de Douce
  • Messages : 2954
  • Inscrit : 28 Aout 2014
  Lien vers ce message 03 Février 2016, 7:21

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

La pipe

Je suis la pipe d'un auteur;
On voit, à contempler ma mine
D'Abyssinienne ou de Cafrine,
Que mon maître est un grand fumeur.

Quand il est comblé de douleur,
Je fume comme la chaumine
Où se prépare la cuisine
Pour le retour du laboureur.

J'enlace et je berce son âme
Dans le réseau mobile et bleu
Qui monte de ma bouche en feu,

Et je roule un puissant dictame
Qui charme son coeur et guérit
De ses fatigues son esprit.



http://img4.hostingpics.net/pics/310261logodouce2.gif
 
Avatar de Douce
  • Messages : 2954
  • Inscrit : 28 Aout 2014
  Lien vers ce message 03 Février 2016, 7:34

A George Sand (I)

Alfred de Musset

Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées,
Bel ange aux yeux d’azur, aux paupières voilées,
Amour, mon bien suprême, et que j’avais perdu !
J’ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire,
Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire,
Au chevet de mon lit, te voilà revenu.
Eh bien, deux mots de toi m’ont fait le roi du monde,
Mets la main sur mon coeur, sa blessure est profonde;
Élargis-la, bel ange, et qu’il en soit brisé !
Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse,
N’a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse,
Nul sur un plus beau front ne t’a jamais baisé !



http://img4.hostingpics.net/pics/310261logodouce2.gif
 
Répondre Remonter en haut de la page


.

  Pour ouvrir un lien cliquez sur le lien et ctrl en meme temps.

  Merci de vos encouragements !