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Guy Turcotte est libéré en attendant son second procès

Avatar de Marcel
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  Lien vers ce message 16 Septembre 2014, 1:22

Reprise du dernier message


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La Presse s'est rendue chez l'oncle de Guy Turcotte, dans un quartier tranquille de Brossard.
Le vieil homme, dont la femme malade profitera de l'aide de l'ex-cardiologue, n'a pas
souhaité faire de commentaire et a aussitôt refermé la porte.


Un couple qui habite la maison voisine a confirmé que Guy Turcotte avait déjà résidé
chez son oncle. C'était il y a quelques mois, avant que la Cour d'appel n'ordonne
un nouveau procès et que le médecin ne retourne temporairement derrière les barreaux.

«Ce sont des personnes âgées et il les aide. Ça s'est toujours bien passé
[avec le voisinage]», a dit ce voisin. Sa femme a ajouté qu'ils n'étaient pas inquiets.

Ailleurs dans la rue, on ne semblait pas plus préoccupé de l'arrivée de Guy Turcotte
dans le secteur. «Je crois que la justice a fait son travail, et si la justice dit
qu'il est apte à être libéré, je fais confiance à la justice», a déclaré un voisin.


«Ce n'était pas une histoire de viol, c'était avec ses enfants», a-t-il poursuivi.
Aurait-il été plus inquiet si le médecin avait été accusé d'agression sexuelle?
«On va dire ça, oui», a-t-il répondu.

Un porte-parole du Service de police de l'agglomération de Longueuil,
Jean-Pierre Voutsinos, a confirmé à La Presse que tous les patrouilleurs de son service
avaient été avertis de l'arrivée de Guy Turcotte à Brossard.

Les policiers accorderont une attention particulière à ce quartier résidentiel afin
d'être prêts à intervenir si des perturbations ou des attroupements surviennent.


 
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  Lien vers ce message 18 Septembre 2014, 1:44
Quatre jours après le jugement
Guy Turcotte ne serait pas libéré avant quelques jours

Quatre jours après la décision du juge André Vincent de le remettre en liberté, l'ex-cardiologue
Guy Turcotte n'a pas encore quitté la prison de Rivière-des-Prairies, et pourrait y
rester encore environ une semaine.
C'est qu'il n'a pas encore satisfait à une condition de sa remise en liberté.
Celle de déposer un acte d'hypothèque judiciaire de 100 000$, sur la résidence de
son frère Gilles Turcotte, au greffe de la Cour supérieure.
Les procédures sont en cours mais ne sont pas terminées.
Turcotte est toujours en isolement, il ne peut quitter sa cellule que quatre heures sur 24,
et n'a pas de contact avec les autres détenus.
Quand il sera libéré, il se rendra alors immédiatement chez son oncle, sur la Rive-Sud de Montréal,
une des 14 conditions de sa remise en liberté.

 
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  Lien vers ce message 23 Septembre 2014, 0:21
Mais oui, Guy Turcotte est connu maintenant par tout le monde pour son "EXPLOIT" Je n'y comprends rien...tout le monde en parlet. Mais moi, je pense que rien ne peux justifier un être de "TUER" sauvagement ces deux enfants à coups de couteaux...un médecin doit sans doute connaître des médicaments pour les endormir! Je me tais, ces sujets-là me répugnent!


[
 
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  Lien vers ce message 10 Octobre 2014, 1:17
Guy Turcotte: la Cour d'appel entendra la demande de révision de la remise en liberté

La Cour d'appel du Québec accepte d'entendre la demande de révision du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), qui veut faire annuler la remise en liberté de Guy Turcotte, accusé du meurtre de ses deux enfants.

Les parties présenteront leurs arguments le 10 novembre prochain devant un panel de la Cour d'appel.

« Nous avons réussi à convaincre [...] la juge en chef que le débat était suffisamment sérieux pour qu'une formation de trois juges puisse analyser le fond de l'affaire, les questions de droit sérieuses, importantes », s'est réjoui Me Jean-Pascal Boucher, porte-parole du DPCP.

Le document de la requête souligne que le juge, dans sa décision de libérer l'ex-cardiologue en attendant la tenue de son nouveau procès en septembre 2015, a erré en droit dans son interprétation et son appréciation du critère de la nécessité de ne pas miner la confiance du public » envers la justice.

Le document déposé par le procureur René Verret affirme également que le juge André Vincent s'est appuyé sur la date éloignée du procès pour motiver sa décision, alors que l'accusé ne l'avait pas évoquée. La requête précise que le juge s'est trompé sur le temps que l'accusé a déjà passé en détention.

Libéré sous certaines conditions

Guy Turcotte a été libéré le 13 septembre dernier, après que son frère eut obtenu une hypothèque légale sur sa maison pour garantir la caution de 100 000 $.

La Cour a imposé plusieurs conditions en contrepartie de sa libération :

- garder la paix et avoir une bonne conduite;
- se présenter à la Cour lorsque requis;
- habiter au domicile de son oncle;respecter un couvre-feu de 18 h à 6 h;
- se présenter un mercredi sur deux devant un agent de la Sûreté du Québec;
- poursuivre ses traitements psychiatriques;
- prendre la médication prescrite par ses médecins traitants.

 
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  Lien vers ce message 24 Octobre 2014, 15:39
La lettre d'Isabelle Gaston !
À tous ceux qui l'accusent en ne sachant rien de son histoire, qui la traite de putain
et qui l...a blâme des gestes de Guy Turcotte...

Lisez sa lettre et ensuite, je veux plus en voir un esti**d'imbécile venir écrire sur ma page
qu'elle est coupable parce qu'elle a fait entrer chez elle dans leur maison, son nouveau conjoint,
et que tout est de sa faute !

«4 novembre 2011
Chers membres de la commission, être une victime c’est difficile. Quand on me regarde,
les gens souffrent en s’imaginant à ma place. Après quelques minutes, chacun retourne à sa réalité.
Moi, ma place est dans l’horreur. Je dois vivre avec mes souvenirs 24 h, sur 24 h, 7 jours sur 7 et cela,
pour le restant de ma vie. Je suis une mère qui n’a plus d’enfants. J’aimerais vous dire que je vais bien, que
je n’ai aucune frustration et que la mort de mes enfants n’a rien changé à ma vie. J’aimerais dire que je file
le grand bonheur et que je suis heureuse des conclusions du procès et des divers intervenants de notre si
« beau » système de justice. Vous réalisez que ce n’est pas le cas.
Le deuil est un phénomène complexe où défilent une multitude de sentiments, dont la colère et la tristesse.
De plus, ce qui m’agresse peut laisser les autres indifférents. Il y a des dommages qui sont évidents et d'autres,
plus subtils, mais tout aussi destructeurs. Je suis une intellectuelle alors mes combats ne sont pas qu’émotifs.
Depuis la mort de mes enfants, je passe une bonne partie de mon temps à pleurer et depuis le verdict du procès,
je continue à pleurer, mais, lorsque je n’y arrive plus, je ne fais que penser et analyser la situation.
Avec ma déclaration de victime, je vous invite dans mes pensées, mais surtout dans mes combats pour ne pas sombrer,
à mon tour, dans la colère et la vengeance.
Le 20 février 2009, deux êtres humains extraordinaires, Olivier et Anne-Sophie ont été assassinés. Perdre ses
enfants, c’est horrible. Savoir qu’ils ont souffert, c’est l’enfer. Savoir qu’ils ont été charcutés et laissés
seuls à mourir c’est impardonnable.

Mes enfants ont cessé de grandir et je vois ceux des autres progresser. En silence, je pleure. À chaque fête,
chaque événement, je vis une torture. Pendant que les autres racontent leur aventure, moi je me sens seule
avec ma tristesse. Olivier ne lira jamais un livre. Anne-Sophie ne prendra jamais l’autobus pour faire
sa maternelle. Depuis leur mort et pour toujours, je ne peux plus entendre : « je t’aime maman ».

Les conséquences sur ma famille sont incalculables. On n’arrive plus à se parler comme avant. Je fais tout pour
calmer la rage qui refait surface lorsque je pense aux tortures qu’Olivier et Anne-Sophie ont dû endurer.
Je suis médecin, je sais très bien ce que ça signifie 46 coups de couteau. Je sais trop ce que ça sous-entend
cracher du sang et tousser. C’est que mon fils a cherché tant bien que mal à respirer. Anne-Sophie
a arraché ses cheveux. Le sang d’Olivier a séché sur une joue et il a eu le temps de se retourner
pour que d’autres sangs sèchent sur l’autre petite joue. C’est l’horreur.
Ma colère est là et je dois apprendre à la gérer. Je suis trop souffrante pour être en mesure d’offrir
du support à mes proches. Avant, je savais si bien le faire. Il a tué mes enfants, mais, également
une partie du lien précieux qui m’unissait à ma mère et au restant de ma famille.

Admettons qu’il dise vrai, que ses enfants étaient ce qu’il y avait de plus important pour lui.
Qu’il ait voulu épargner à Olivier et Anne-Sophie la souffrance qu’ils auraient de le retrouver mort.
N’est-il pas paradoxal qu’ils les aient fait souffrir? Un père qui tue ses enfants par maladie et
parce qu’il a eu un moment de folie ne cherchera-t-il pas, dès qu’il réalisera ce qu’il a fait,
à réparer sa faute? En temps normal, ne devrait-il pas y avoir de l’empathie pour le parent qui
reste? Si j’avais tué mes enfants dans un moment de folie, je ferais tout pour rendre la vie
de monsieur Turcotte plus facile.
S’il avait tant aimé ses enfants, il serait capable de comprendre la souffrance que je vis. Il n’en est rien.
Même après avoir tué les enfants, sa frustration et sa colère ne semblaient pas assouvies.
L’argent était au centre de ses préoccupations. Quelques jours seulement après la fin des funérailles,
j’ai su qu’on voulait encore m’atteindre ou m’affaiblir. Au lieu de me reposer, je devais me protéger.

Pour moi, quand on commet le pire du pire, il n’est pas normal d’agir comme monsieur l’a fait après les événements.
Il a commis des gestes d’une violence extrême et ensuite, il agit comme s’il n’avait rien fait. Il pleure.
Pour qui pleure-t-il? Là est la véritable question. Après les meurtres, il aurait dû s’arrêter.
Il ne l’a pas fait. C’est pourquoi j’ai peur encore aujourd’hui.

Ce qui m’effraie davantage c’est que monsieur n’a personne dans son entourage qui l’a dissuadé dans ses
réclamations. Au contraire, il a des alliés qui l’ont aidé dans ses demandes sans le remettre en question.
Même lors de son témoignage, deux ans plus tard, monsieur n’a pas exprimé un regard critique par rapport
aux gestes posés. Dans le fait de réclamer le certificat de massage et les billets du spectacle de Marie-Mai,
la chanteuse préférée de mes enfants, il faut voir bien plus que l’aspect pécuniaire. Monsieur est
toujours dans la colère et c’est ce qu’il me fait encore peur aujourd’hui.

Le 17 mai 2009, il me dira plein de choses, mais entre autres « que j’ai dû culot de l’appeler » sans exprimer
aucun remords pour ses gestes. Ensuite, fin mai, on a vidé le compte conjoint puis remis l’argent trois
semaines plus tard. On n’aura aucune compassion pour tous les tracas engendrés par ce geste. Honoraire
d’avocat, déclaration policière, rencontre à mon institution financière, etc.

Plus tard, on a utilisé mon identité pour obtenir des informations me concernant à ma compagnie d’assurance.
Je pourrais continuer, mais ma conclusion serait toujours la même. Il voulait me détruire
davantage. Pour lui, la mort de mes enfants n’était pas assez.

Chers membres de la commission, vous devez vivre avec le verdict. Les jurés ont décidé, à la lumière des
experts qui se sont présentés devant eux, que monsieur n’était pas criminellement responsable. Maintenant,
on s’en est remis à vous pour décider du sort de monsieur Turcotte. Vous avez l’obligation de vous assurer
qu’il ne représente plus un danger pour la société. Comme je fais partie intégrante de cette société,
je vous supplie de vous assurer que monsieur n’est plus une menace pour moi.

Avant de penser que je m’inquiète pour rien, que je suis de mauvaise foi et d’en arriver à la conclusion
que monsieur présente un faible risque de récidive, j’aimerais vous dire pourquoi j’ai peur pour ma vie et
ma sécurité. Je suis la victime survivante de ce drame familial. Une majorité des parents qui tuent leurs
enfants apportent leur secret en se suicidant. Dans presque un cas sur cinq, toute la famille est décimée.
J’ai été la conjointe de monsieur Turcotte pendant dix ans. Je suis, par conséquent, l’ultime témoin ayant
côtoyé monsieur Turcotte au quotidien. Je connais cet homme. Si j’ai été la conjointe de monsieur,
c’est que je reconnaissais, chez lui, de nombreuses qualités. Par contre, derrière ces qualités, se cachent
des lacunes humaines inimaginables.

Vous avez devant vous un être excessivement intelligent et extrêmement habile à manipuler les autres.
J’ai douté de mes instincts et de ses intentions. Je le croyais capable de me faire du mal à moi, mais
jamais je ne pensais qu’il irait jusqu’à éliminer ses enfants pour m’atteindre.

Malgré l’escalade de violence, je n’ai pas porté attention aux signes. Aujourd’hui, je reconnais que bien
malgré moi, j’ai manqué de vigilance en banalisant la situation. Je refuse de porter la honte des gestes posés
par monsieur Turcotte, mais je dois admettre que je me suis fait piéger. La mort de mes enfants met en évidence
une douloureuse prise de conscience de la dynamique de violence, dont nous étions victimes, les enfants et moi.
Ça m’a pris des années avant de m’apercevoir que j’ai été manipulée. La manipulation passait par les enfants.
Nous devions tous être parfaits. Notre milieu familial ne devait laisser transparaître aucune faille. Monsieur
devenait très frustré si les enfants étaient turbulents. Il se contrôlait en dehors de la maison, mais devenait
très amer et irrité une fois à la maison. Il perdait facilement patience. Il n’y avait pas de place pour la
contestation ou le marchandage au risque de faire fâcher monsieur. Il n’était pas souvent en « relation » avec
les enfants, mais agissait comme s’il avait des « tâches » à accomplir. Ainsi, il excellait dans ce qu’il avait
à faire, mais était incapable d’analyser une problématique et d’y trouver des solutions.
Pendant des années, j’ai tenté d’éviter des conflits en étant organisée. J’ai refoulé mes émotions et encaissé
les provocations subtiles que monsieur faisait avec les enfants. J’étais constamment dans le doute et la culpabilité.
Auprès de cette personne, je vivais de l’angoisse et du stress. Dès que j’ai voulu retourner à mon travail
pour m’accomplir en tant que professionnelle, les critiques à l’égard de mon rôle d’épouse et de mère ont commencé.

J’avais 2 choix : me soumettre ou lutter en tentant d’exprimer mon point de vue. Malheureusement pour
Olivier et Anne-Sophie, je n’ai choisi ni l’une ni l’autre de ces options. J’avais réalisé que pour Guy Turcotte,
son image de père et médecin parfait, de même que l’image de la famille seraient toujours plus
importantes que les besoins des membres de la famille. Je ne parvenais plus à m’adapter pour éviter
des conflits. Je n’ai pas eu le choix de me séparer pour éviter ma propre destruction.
Vous devrez vous méfier, car il est très doué pour nous faire entrevoir la réalité telle qu’il
la souhaite. Ses idées étaient et sont encore probablement souvent arrêtées. Sa version constitue
fréquemment la « seule » vérité faisant en sorte que l’échange devient une problématique dérangeante.
Il ne communique pas clairement ses demandes, ses besoins, ses sentiments et ses opinions.

Il réussit souvent à inverser la situation, déformant ainsi la réalité. Bien que je
travaillais 2-3 jours par semaine, il s’est approprié le mérite de prendre majoritairement
soin des enfants. Il a prétendu travailler 4 jours/semaines. C’était vrai, mais seulement
une semaine sur cinq et sa journée de congé n’a jamais été dédiée aux enfants.

Quarante-huit heures avant les meurtres, il a confié, à notre coach de vie, son intention
de demander la garde totale des enfants. Si son but n’était pas de m’éloigner de mes enfants,
et par conséquent de me détruire, pourquoi agir de la sorte?

Il change ses opinions, ses comportements, ses sentiments selon les personnes et les situations.
Il dira que je lui ai enlevé sa maison. Cela est totalement faux. Je lui ai offert à plus
d’une occasion. Il voulait, et s’en ait même acheté une autre. Sa frustration suite aux
changements de serrures était reliée au fait qu’il perdait son contrôle sur moi.

Il évoque des raisons logiques pour déguiser ses demandes. Il dira faire des listes
pour compenser sa détresse. Que c’est un trait obsessif. Faire la liste est une chose,
la demander à une mère qui vient de perdre ses enfants en est une autre. On ne perd
pas notre jugement lorsqu’on a des traits obsessifs et compulsifs. Ainsi, négocier, de
payer la moitié des frais funéraires en échange de REER investi en 2002, est une attaque
en bonne et due forme. Imaginez ma réaction à la lecture de cette lettre. Me faire du mal,
encore et encore, voilà son objectif. Et je suis persuadée que c’est le même aujourd’hui.

Il sait se placer en victime pour qu’on le plaigne. La notion de sacrifice est très encrée chez lui.
Il attend les solutions. Il tolère mal la critique. Son regard change lorsqu’il contient
sa frustration. Il ment. Il est égocentrique et n’a de l’empathie que pour ceux qui pourront
lui être « utiles ». Par exemple, il s’offusque quand les gens de Piedmont lui réclament un
troisième loyer alors qu’il leur a fait perdre des milliers de dollars sur la valeur de leur maison.

Plusieurs questions me reviennent sans cesse en tête : « Comment puis-je savoir que sa
destruction à mon égard est complétée? » Comment peut-on s’assurer qu’il ne récidivera pas?
Quels sont les signes annonciateurs qui pourraient me protéger? Aura-t-il des mécanismes pour
affronter ses frustrations ou ses désirs de me blesser ou de blesser quelqu’un d’autre?
Jusqu’à maintenant, je n’ai eu aucune preuve qu’il en était capable. S’il avait tout dans la
vie et qu’il a été incapable d’aller chercher de l’aide, comment ferait-il maintenant qu’il
a tout perdu? Il a peu d’amis et il semble que ses parents n’entrevoient pas la réalité
en bonne et due forme puisqu’ils paraissent prêts à tout pour qu’il soit libre. Ces derniers,
au lendemain des meurtres, voulaient que je parle à maître Poupart pour aider la cause de Guy
sans même connaître les faits.
Je demeure dans la même maison et j’ai le même conjoint. Il n’est pas parvenu à me mettre à la rue
et à complètement me détruire. Si aujourd’hui, je suis encore la coupable de son malheur,
sera-t-il en mesure de contenir sa frustration?
Si vous êtes d’avis que monsieur Turcotte est un être malade, comment allons-nous faire
pour reconnaître les signes d’une rechute? Après tout, je n’ai pas vu la maladie mentale avant le drame.
Sa mère n’a pas jugé qu’il fût si mal en point, puisqu’elle a attendu au lendemain, pour se
rendre auprès de son fils. Aucun collègue, tant médecin qu’infirmière, n’ont remarqué qu’il
n’allait pas bien. Le jour même des meurtres, il a travaillé en étant de garde aux urgences,
à couvrir les réanimations cardiaques, les cas complexes à l’unité coronarienne,
il a conduit une voiture, fait des achats, annulé des rendez-vous, s’est entraîné, etc.
Le plus perturbant, c’est bien que monsieur ait admis avoir eu des idées similaires en 2007,
il n’a jamais cru bon de demander de l’aide. Étant médecin, ce n’est pas les ressources qui manquaient.
Je croyais qu’il y aurait justice. Je croyais que nos lois protégeaient la vie. Il n’en est rien.
Depuis le 5 juillet, mes valeurs sont confrontées au système de règles en place. Il y a une incompatibilité
entre mon désir de respecter la décision du jury et mes convictions de ce que je sais être la vérité.
Entre le système légal et la réalité, il y a une faille dans laquelle je suis prise. Le stress
devient difficile à évacuer. Ne pas respecter mes convictions me cause un conflit interne insupportable.
J’aimerais qu’on m’explique pour que je comprenne la situation.
Croyez-moi, j’y mets toutes mes capacités intellectuelles et tout mon raisonnement et je n’y arrive pas.
Jusqu’à maintenant, personne n’est parvenu à m’expliquer. Je me sens abandonnée par notre système de justice.
J’ai l’impression que bien des gens se ferment les yeux et que l’on continue en s’excusant sur la décision
prise par un autre. Sans scrupule, on ne fait que déjouer des règles. Les avocats de la défense ont
longuement habillé la réalité pour qu’on ne reconnaisse même plus les faits tels que je les ai vécus.
Chacun met une distance entre sa décision et les conséquences de celle-ci. À plusieurs égards,
on a oublié mon fils et ma fille.

Professionnellement, pendant plusieurs mois, j’ai été incapable de travailler comme avant. Par moment,
j’arrive encore difficilement à gérer l’anxiété. Des événements anodins déclenchent chez moi
des crises de panique. À chaque jour qui passe, depuis le procès, je suis profondément déçue de ma
profession de médecin. Pour moi, les concepts psychiatriques présentés au procès ont servi à
excuser et justifier les gestes posés sur deux petites victimes. On a préféré mettre en avant-plan
la souffrance de monsieur Turcotte au détriment de la souffrance injuste subite par deux
jeunes enfants qui avaient le droit à la vie, le droit d’être protégés et mis en sécurité.

Ça me demande énormément d’énergie pour comprendre et lâcher prise. Lorsque je relis leur expertise,
je me sens agressée personnellement et professionnellement. Leurs concepts sont en opposition
avec ce que j’ai appris durant ma formation médicale. Je suis épuisée.

Mes enfants, si merveilleux, ont été la proie d’un homme en trouble d’adaptation avec
crise suicidaire aiguë le rendant irresponsable? Je ne peux gober cette théorie.

Parce que je suis médecin, je sais très bien ce que c’est un trouble d’adaptation avec une
crise suicidaire. Je sais ce que ça signifie. Le rôle de l’urgentologue, avant de demander
une consultation et une prise en charge par le psychiatre, est d’évaluer et de donner des soins.
Par conséquent, j’ai vu de nombreuses personnes en psychose, en dépression ou souffrantes
d’une autre maladie mentale ou d’un trouble de la personnalité.

Contrairement aux psychiatres Dominique Bourget du Royal Ottawa et Roch Hugo Bouchard
de l’Institut psychiatrique de Québec, je ne crois pas qu’un trouble d’adaptation et une
crise suicidaire peuvent mener une personne à tuer en n’étant pas responsable de ses gestes.
Que Guy Turcotte ait voulu se suicider ou non, pour moi, le mot suicide élargi est synonyme de meurtre.

Les psychiatres ont interprété des courriels, mon ex-relation conjugale et bien d’autres choses
sans jamais s’être directement adressés à moi. On dirait qu’ils ont oublié que je suis encore
en vie! J’aurais pu répondre à toutes leurs questions.
Ma conviction profonde, qui persistera jusqu’au dernier souffle de ma vie, est la suivante :
les gestes ont été posés parce que monsieur a été incapable de contenir sa frustration et
qu’il voulait me punir. Cette dernière réalité fait de l’ombre à une autre réalité plus subtile.
Olivier et Anne-Sophie étaient heureux et acceptaient leur nouvelle vie.
Nous avons osé aimer une autre personne, ce qui a causé chez monsieur Turcotte
l’impression qu’il était moins bon, moins aimable.

Soudain, l’image parfaite que monsieur voulait que les autres aient de lui volait en éclat.
Il perdait le contrôle qu’il nous imposait tous, depuis toujours. Cette atteinte à son
narcissisme nous a été fatale.

Sans revenir sur le verdict, il demeure clair pour moi que Guy Turcotte était
dangereux avant le meurtre de mes enfants et l’est encore aujourd’hui.

J’ai suffisamment payé jusqu’à maintenant. J’ai encore peur pour moi et le
reste de la société. Je veux vivre ma vie en étant en sécurité.

J’aimerais qu’il ait une bonne évaluation de sa personnalité. Il n’a pas
eu de traitement, donc la bombe est toujours là.

J’aimerais savoir qu’il ne sera jamais à moins de 100 km de moi ou de ma
famille et qu’il ne reviendra pas pratiquer dans l’hôpital où je travaille.

Chers membres de la Commission, j’espère que ma déclaration vous est
pertinente et vous aidera à prendre la bonne décision.

Quant à toi, Guy Turcotte, au risque de me répéter, je ne veux plus jamais
avoir à faire à toi. Pour moi, tu es un LÂCHE. Je ne te souhaite « RIEN », car,
peu importe ce que tu deviendras, le visage de tes enfants et le son de leurs cris
te rendront misérable pour le restant de ta vie.

Isabelle Gaston»


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nous avons été assasiner par papa


 
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