LE RAMEAU DÉNUDÉ

                        
Le gel a profané un modeste rameau
Qu'Eole doucement en un rêve balance
L'hiver a imposé son funeste silence
Tel un fantôme drôle au suaire en lambeaux.
 
Les dieux de la forêt ne sont pas en sommeil
Plus forts que le trépas ils modulent sans cesse
Leur poème éloquent s'anime puis professe
Convainquant le rameau qu'il aura son réveil.
 
Pourquoi s'apitoyer sur mon sort inquiétant ?
Je connais le secret qui me touche et me hante
Je sais qu'un renouveau dont je suis dans attente
Fera renaître en moi des bourgeons éclatants.
 
Crédule que je suis je sais qu'un gai printemps
Radieux et charmant viendra ouvrir sa porte
A l'heure ou le soleil en riant nous apporte
Son parfum enivrant et ses fleurs en chantant.
 

Philippe Straehl