ÉLÉGIE

 
La neige tombe dru, lentement s'amoncelle.
La Nature se vêt de son pesant linceul
Des airs tristes, chagrins, vibrants de violoncelle
Bercent les coeur émus qui se sentent tout seuls.
 
Les tilleuls squelettiques exhibent leur tristesse.
Bien taillés, sans branchages, ils évoquent la mort
Planant sur ce beau parc dépourvu de richesses
Cortège se traînant sans bruit et sans remords.
 
Les oiseaux attristés mendient leur pitance
Plus de chants plus d'envols vers de clairs horizons
Un souffle glacial cingle avec insouciance
Le pèlerin transi en pareille saison.
 
Cette pérennité de nuits et de froidure
Provoque l'avalanche et le givre des toits
Puis les chemins glissants que le piéton endure
Tout autant de méfaits où l'on reste pantois. 
 

Philippe Straehl