LE GRILLON

 
Je ne connais rien en ce monde
De plus joli que le grillon
Il est l'ami de l'herbe blonde
Il est l'hôte du noir sillon.
 
Quelle ferveur, quelle allégresse
Dans ce cri-cri, ce long cri-cri,
C'est un appel, une caresse
Dont notre coeur est attendri.
 
C'est une ardente symphonie
A ta gloire des plus beaux jours
Et la plus touchante harmonie
Dans l'expression de l'amour.
 
Grillon, dans la plaine assoupie
Tu ne respires que des fleurs
Et ton ivresse est assouvi
Par le plus simple des bonheurs !
 
O grillon, tu chantes un hymne
Glorifiant les durs travaux
Dans les guérets, sur la colline
Ton ardeur aiguise les faux.
 
Quand vous liez les lourdes gerbes
Entendez-vous, gais moissonneurs,
Le refrain du grillon superbe
Mêlant sa joie à vos labeurs ?
 
Éperdument joyeux, il crie :
Comme il vous aime ce soleil!
Éperdument fidèle, il prie ;
Son chant toujours s'élance au ciel
 
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