LES HEURES

 
Dans la nuit qui frissonne
D'un timbre lent et doux,
Voici l'heure qui sonne
Il a frappé deux coups.
 
Comme on compte les heures !
Leurs voix dans nos demeures
Tout le long de nos jours
Nous émeuvent toujours.
 
Et chaque heure a son charme,
Son langage discret.
C'est la joie ou les larmes
Qui coulent en secret.
 
Nous les vivons fleuries
Les heures du printemps,
Il faut que tout sourie
Sur la route à vingt ans.
 
Bientôt celles troublantes
Qui sonnent sans retour
Et les plus enivrantes
Où sommeille l'amour.
 
Et les heures de rêve
où se fond l'univers ?
Ces heures-là son brèves
Au tournant de l'hiver.
 
Que sont celles d'attente
Pour un coeur angoissé
Frappant toujours plus lentes
De leur timbre glacé ?
 
Au heures les plus sombres
Il nous faut du soleil,
Se dissipent les ombres
Aux bleus regards du ciel.
 
 
Coulez, heures divines,
Dans le jour qui décline
Egrenez les saisons,
Donnez pour les moissons !
 
Et l'heure irrévocable
qui marque les adieux
S'inscrit inoubliable
A l'horloge des cieux.
 

Philippe Straehl