LES GRANDS-MÈRES

     
Grand-mères au vétuste visage
Qui ployez sous le joug des ans
Dans votre passé que d'orages,
De joies et de ressentiments.
 
Pour nous il reflète l'histoire
D'un lointain voyage accompli
De beaux rêves d'or, c'est notoire,
Par votre grand coeur ennoblis
 
Vous faites souvent volte-face
Se faisant chair, parfois houleux,
Votre doux regard ne se lasse
De trahir un coin de ciel bleu.
 
C'est alors que le coeur entonne
Des refrains du siècle passé
D'une faible voix monotone,
Des airs puérils ressassés.
 
Succède l'humeur égrillarde
Qui nous confie maint secret,
Échappé parfois par mégarde
Toujours personnel et discret.
 
La grand-maman est le refuge
De l'enfant chéri désolé
Qui lui raconte son grabuge
Toujours compris et consolé.                                                                                               
Aïeules sachez qu'on vous aime !
C'est sur vos nobles cheveux blancs
Que nous posons un diadème
Qui vaut les feux d'un d'amant
 

Philippe Straehl

 
 

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