AH CES POMPIERS AU GRAND COEUR!
 

 

Il y a 14 ans de cela, ma fille fût diagnostiquée avec une maladie grave des  intestins
 
Pendant une année complète, on ne savait plus où donner de la tête. Elle était intubée, n
ourrie par le nez ;  les assurances ne voulant pas payer sous prétexte que ce qu'elle prenait, c'était de la nourriture et qu'ils n'avaient pas à payer, pour cela...... Puis à force  d’ordonnances de gastro-entérologues, de chirurgiens, de généralistes,  ils ont enfin débloqué les fonds afin que je puisse garder ma fille en vie....
 
Vivant dans une petite ville, et ayant été impliquée dans plusieurs activités de la ville, auprès des enfants, présente aussi dans le comité scolaire des enfants, bref, j'étais une personne connue.
 
Un jour on me demanda d'être la marraine d'une levée de fonds  dans un club de golf. J'ai accepté mais j'étais très gênée car je suis vraiment nulle au golf. Ce n’était pas grave et pour amasser des fonds pour la recherche de cette maladie, j'aurais fait encore plus que cela. Je devais chercher des cadeaux ici et là pour les remettre aux gagnants et faire la décoration de la salle.

 
Alors c'est là que les pompiers nous ont vues ma fille et moi. Il faut dire que nous étions d'une maigreur assez pénible à voir, aussi bien l’une que l'autre.  Cela faisait un an, que je me levais à 5 heures du matin pour préparer les vêtements pour notre fils. Je descendais chercher les vêtements lavés la veille que je devais apporter à ma fille qui était toujours hospitalisée.  Je préparais le déjeuner pour mon mari et mon fils, plaçait la vaisselle et je partais pour l'hôpital pour être là à son réveil, c’est-à-dire à 7heures 30.

 

Je l'aidais à se lever, je lui faisais sa toilette, j'allais avec elle passer les tests, je ne la laissais pas une minute. J'aidais aussi les infirmières quand je voyais qu'elles étaient débordées. Je revenais à la maison pour faire le souper, mettre une autre brassée de lavage, surveiller les devoirs de notre fils et je repartais pour l'hosto pour le début des visites aux alentours de 19 heures.

  

Parfois je quittais l'hôpital à 23 heures, une heure après, ma fille m’appelait afin que j’y retourne pour lui tenir compagnie pour la nuit car elle avait peur de ne pas se faire comprendre. Elle était dans un hôpital pour enfants dans la région d'Ottawa et peu d’infirmières parlaient français.  Bref, à ce rythme là, j'ai commencé à perdre beaucoup de poids.
 
Ma fille a obtenu le droit de sortir, les weekends, à la condition que je prenne un cours pour savoir comment faire fonctionner ses deux machines, la fixe et la portable.  Elle en profitait pour assister aux parties de baseball de son petit frère. Elle était aussi bénévole pour ramasser des fonds  chaque année que les magasins M&M organisaient. Elle insistait pour y assister et je dois vous avouer qu'elle faisait monter les ventes pour notre secteur.
 
Un jour, l'Association des personnes souffrant de cette maladie, nous appela pour nous demander si nous voulions venir à un tournoi de golf et ramasser des cadeaux pour remettre aux participants, etc.  Ma fille a accepté avec plaisir et nous nous sommes présentées au club de golf.  Nous avons eu beaucoup de plaisir à faire la déco de la salle, placer les cadeaux, etc.. La soirée s’est très bien déroulée et nous avons engrangé beaucoup de gains pour la cause. Nous étions heureuses. 
 
Une semaine après le tournoi de golf, un pompier me téléphona, pour me demander de me présenter avec ma fille à la caserne... il ne nous a pas dit le pourquoi, mais il y tenait beaucoup...
 
Alors nous sommes parties ma fille et moi pour aller pour la toute première fois à la caserne des pompiers.. Et là, ils nous attendaient tous, à notre entrée, ils se sont mis à applaudir, je me suis retournée pour voir, qui arrivait derrière nous, mais non personne.  Seulement nous deux..
Nous ne comprenions rien à rien, mais qu'est qu'ils nous voulaient les pompiers ?
 
Alors, un des pompiers de garde est arrivé et nous a annoncé que nous avions été choisies, du moins ma fille avait été choisie parmi plusieurs cas dans la communauté, pour être un genre de pupille pour eux et la caserne... mais quand il a commencé à nous dire, ce que cela comprenait, pendant un an, là, je n'en revenais pas du tout...
 
Ils étaient prêts à nous prendre sous leur ailes et payer tous les frais que nous rencontrions, c’est-à-dire autant la tubulure que les remèdes, ainsi que le liquide que je devais donner par les tubes à ma fille qui était branchée par le nez et reliée à une machine portable le jour et la nuit sur une machine fixe.
 
Si ma fille avait eu besoin d'un bain tourbillon, ils se chargeaient de tout et cela ne nous coûtait pas un sou.... Et si nous avions besoin d'aller à des rendez-vous chez les spécialistes, ils nous offraient les taxis gratuitement, bref, tout ce que nous avions besoin, ils nous l'offraient...
 
Mais la décision en revenait à ma fille. C'est elle qui devait prendre la décision, car elle était la seule concernée dans tout cela, c’était elle qui avait la maladie, elle qui devait vivre avec.

 

Moi, tout ce que je pouvais faire c'était de la guider de mon mieux sans m’immiscer.

 

Elle a demandé une période de réflexion et a surtout demandé qu'aucun communiqué ne passe dans les journaux locaux.

 
Au bout d'un long moment de réflexion, elle me dit : « Maman, nous devons aller voir les pompiers »  je ne savais pas quelle décision elle avait prise.
 
Nous nous sommes donc rendues à la caserne de pompiers, et là ce fût elle qui leur dit : « Messieurs les pompiers, je vous remercie de tout mon cœur de m'avoir choisie pour votre bonne cause cette année, mais comme vous le voyez, je peux fonctionner, je peux me déplacer, ma mère est toujours à mes côtés jour et nuit, alors je décline votre offre si généreuse ».


Les pompiers n'en revenaient pas qu'une si petite bonne femme leur réponde cela, non... ils n'en revenaient pas...
 
Ah ils ont bien essayé de lui faire changer d'avis mais cela n'a pas fonctionné, alors un des chefs pompiers lui a demandé carrément le pourquoi de son refus.


Elle lui a répondu, qu'elle avait dans la tête, pas seulement une personne mais toute une famille qui auraient bien plus besoin de secours qu'elle ou de nous.
 
Elle avait écrit sur un beau papier, l'histoire de la jeune fille du même âge qu'elle, qui avait fait un A.V.C grave. Elle n'avait que 14 ans, comme ma fille et venait d'une grande famille, plus pauvre que riche, elle avait inscrit le nom de chacun des membres de la famille, le nom du papa et de la maman, et surtout celui de la jeune fille qui habitait elle aussi notre petite ville.
 
Elle les a remerciés, embrassé chacun d'eux. Ils ont tenu quand même à prendre une photo de groupe avec tout le monde autour de nous.
 
Peu de jours après, en regardant les journaux, nous y vîmes la photo de cette autre jeune fille dans sa chambre d'hôpital, entourée de toute sa famille.  Au centre on pouvait bien voir que cette jeune fille aurait beaucoup plus de difficulté à s'en sortir que notre fille. Et c'est avec un grand bonheur dans nos cœurs que nous nous sommes enlacées ma fille et moi, en souriant, avec le sentiment d'avoir fait une bonne action.
 
Quelques jours après, ma fille recevait un gros bouquet de fleurs venant de la caserne des pompiers avec un panier contenant toutes sortes de belles choses, des petits toutous, des cahiers et crayons pour écrire, des jeux, bref, quelle grande générosité ces pompiers !
 
Ils auraient bien pu dire ok, on va s'occuper de l'autre jeune fille et nous dire au revoir mais non, ils ont pensé à ma fille et je leur en serai toujours très reconnaissante pour les beaux cadeaux, avec lesquels d'ailleurs, nous avons joué toutes les deux, souvent dans les salles d'attentes, après sa chirurgie, etc.
 
Je tire mon chapeau à ces pompiers qui ont pris le cas de cette autre jeune fille, avec toute sa famille. Ils les ont gâtés, ont fait une rampe pour la jeune fille qui malheureusement ne peut plus marcher, placer un bain tourbillon pour l'aider les jours où elle ne pourrait pas aller au centre. 

 
Jamais je n'ai eu droit de penser ou de dire quoi que ce soit à la décision qu’avait prise ma fille. Je tiens à souligner son courage car elle a délaissé tout ce qui aurait pu faire son confort pour le laisser à une famille qui en avait beaucoup plus besoin.  Je dois dire, qu'à 14 ans seulement, et je sais en plus qu'elle l'a fait avec bon cœur, de laisser passer une chance comme celle là, Chapeau ma fille !

 
Chapeau aussi à ces pompiers !  qui, malgré tout ce qu'ils ont à faire dans une petite ville, ont pris le temps d'aller construire chez l'autre jeune fille, la rampe, le bain tourbillon et les poignées, agrandir une partie de la cuisine pour que son fauteuil puisse passer, la conduire pour ses traitements à l'hosto, etc....

 

Comme c’était une famille que nous connaissions, je dois vous avouer que la première rencontre, fût remplie de larmes, de prières et d'amour de la part d'une famille envers une autre et surtout notre admiration pour les pompiers, qui durant toute une année se sont occupés de cet enfant et de sa famille, sans lâcher une seule fois, sans jamais leur dire non, je les salue et dans mon cœur, ils sont mes héros, avec ma fille bien entendu.
 
Chaque année nous avons pu voir qui les pompiers choisissaient de parrainer. C’était toujours pour un enfant très malade, nous étions très fières de nos beaux pompiers, car ils ont un grand grand grand cœur. Tous autant qu'ils sont, ils sont là pour nous aider, pour nous soutenir en cas d'incendie. En plus, ils peuvent nous aider à faire la différence dans la vie d'une personne et dans bien des cas dans la vie de toute une famille durant un an.
 
J'espère qu'ils ne perdront jamais ce droit alloué à leur caserne de faire du bien à des petits malades qui ont tellement besoin de se sentir encore vivants. Sentir qu'il existe des personnes qui ont à cœur leur guérison et leur bien être. Dans bien des cas cela peut faire toute la différence pour la récupération de ces enfants si attachants.
 
Alors, mon coup de cœur va à ces pompiers de ma petite ville. Encore une fois,  je leur lève mon chapeau, je leur ouvre mon cœur, et je leur envoie beaucoup d'ondes positives afin qu'ils ne perdent jamais ce droit et ce courage de faire la joie d'un enfant ou d'une famille.
 
                                            Plume!  Pour le site divertirweb.com
                                           31 janvier 2011